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Le blog du catamaran inoui

Le Carnaval de Trinidad et l'île de Tobago

18 Mars 2011 , Rédigé par cata-inoui.over-blog.com

 

TobagoSoleil.jpg

 

Dimanche 6 mars et lundi 7, nous sommes en attente du grand jour du Carnaval. Le mouillage se remplit et nous craignons de nous déplacer avec Inoui car nous ne sommes pas certains de retrouver une bouée libre pour mardi. Nous en profitons pour nous promener dans la parc national de Chaguaramas, le long des routes, car les pistes ne semblent accessibles qu'avec une machette. Pas facile de marcher, les Trinidiens s'arrêtent pour proposer de nous emmener....végétation luxuriante, arbres spectaculaires, des oiseaux multicolores, des fleurs et des couchers de soleil....

 

 

 

 

 

FrottisMardi gras, jour du Carnaval

 

 

 

Après un petit déjeuner plus substantiel que d'habitude, nous nous équipons pour être le plus opérationnel possible : chaussures de marche, caquette, appareil photos, bouteilles d'eau, plan; et nous rejoignons notre lieu de rendez-vous. Il est 9 heures. Moyennant 80 TT$ par personnes notre Tout Opérateur, Jesse James nous convoie jusqu'à la ville et nous laisse sur le trajet de la parade en précisant bien « retour ici à 16 heures ».

La foule ne se bouscule pas encore, aussi nous décidons de nous imprégner de l'ambiance en déambulant le long des rues.

Les stands de boissons et de nourriture sont sagement alignés sur les trottoirs cédant à intervalles réguliers un peu de place à une montagne de haut parleurs crachant au moins 120 décibels.

La musique est celle créée pour l'édition 2011 du carnaval : Machel Montago, George, Benjai sont à l'honneur.

 

 

 

Rassemblement

 

De plus en plus de carnavaliers se pressent dans les rues et nous débouchons au cœur d'une multitude qui attend de pouvoir parader. Nous sommes au plus près des détails. A la base du costume des filles, un bikini (voire un string) magnifié par l'ajout de perles, de paillettes, de plumes, de rubans. Tous les âges sont là, la svelte et la pulpeuse, peau bronzée, c'est un régal.

Les garçons moins nombreux, torse nu et bermuda sont moins sexy.

Vite il nous faut nous placer le long du percours pour les voir défiler. Par chance, il reste un petit espace avec baliroad pour nous appuyer. Mais nous ne voyons là que des groupes qui semblent reprendre haleine? Et pour cause ! Juste derrière le virage se trouve l'une des trois tribunes de jury où chacun a fait le maximum ?

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Nous effectuons donc un déplacement stratégique et nous finissons par nous retrouver devant un point jury et la c'est le grand jeu, une débauche de décibels, de couleurs, de danses. Chaque groupe fait son spectacle et est noté.

 

 

 

Roi1.jpgIl faut jouer des coudes et ruser, nous ne sommes pas seuls, ni les premiers arrivés. Les tribunes ne sont accessibles que munis de pass, alors nous errons le long du trottoir, si possible devant les barrières pour prendre des photos. Les policiers nous rappellent fermement à l'ordre, nous tapotant avec la cravache pour la police montée ou la matraque pour les fantassins. Marie-Noëlle, armée de l'appareil photo, est bien tolérée et est finalement admise dans le groupe des photographes officiels devant les tribunes, moi je me déplace en fonction de l'animation, des places dispos et de la vigilance des pandores

Les groupes sont classés en mini, small, medium ou large Band et présentent leur show devant le point jury. Pour les grands groupes, la composition est : un thème général, un ou plusieurs camions sonos, un roi ou une reine avec un costume délirant qui prend parfois toute la largeur de la route , soutenus par une armature sur roulette, puis des sous groupes de danseurs costumés, avec des variantes du thème général. Le show dure de quelques minutes à plus de trente minutes. Sans oublier leur service d'ordre et le ravitaillement car ils seront dans la rue parfois plus de douze heures.

 

 

 

 

DbandAutre style, les D' Band qui semblent plus hétérogènes, ils sont constitués de danseurs au costume simple qui ont rejoint le groupe pour participer activement au Carnaval, quelques blancs (touristes ou locaux) en font partie. L'évolution de base est la même pour tout le monde : on avance par petits pas sautés, les bras légèrement écartés du corps, alors les fesses et la poitrine vibrent au rythme. C'est simple, il suffit d'y mettre de l'énergie, du rire, du chant un peu de folie. Parfois un couple se forme, sexe contre sexe, fesses contres sexe, c'est d'un érotisme torride...

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Humanity1.jpg

 

 

 

 

La Mac Farlan Band a reçu une standing ovation pour son show « humanity circle of life, black and white ». Pas le whisky mais blancs et noirs vivants ensembles. Je résume : deux camionnettes équipés de canons à confettis déversaient régulièrement une pluie de papiers blancs et/ou noirs sur les danseurs.

 

 

 

 

 

 

Humanity2.jpg3 camions sonos successifs accompagnaient les danseurs, le roi et tous les danseurs avaient des costumes noirs et blancs et une demi douzaine de sous groupes illustrant les ethnies se sont succédés en dansant et brandissant des bannières.

 

 

Le tout a duré plus d'une demie heure : éblouissant ! Il sera classé premier des Large Band.

 

 

 

 

 

 

 

 

CamioSono.jpgLa musique a une part importante dans l'animation, les petits groupes ont un orchestre de percussion parfois à pieds mais souvent sur un plateau tiré par un tracteur où dominent le steel drum et le steel pan. Les grands groupes ont des camions sonos : sur le plateau d'un semi remorque, un gros groupe électrogène et des murs de baffles sur les 4 côtés. Au centre les tables de mixage et le DJ, souvent accompagnés de plusieurs chanteurs...J'évalue leur nombre à une centaine lors de la parade.

 

 

 

MerryEngland.jpg

 

 

 

Vers 15 h 30 nous quittons le point jury et nous dirigeons vers notre point de rendez vous pour le retour. Nous remontons le parcours du défilé, croisant les groupes en attente de passage devant le jury, chahutant, dansant ou se restaurant, mais avec toujours les camions sonos avec la zic à donf', celles de Machel Montano (Avantage et Illegal) ayant le plus grand succès.

Les costumes d'un Large Band, dont le thème est Tales of merry old England, sont époustouflants : des dizaines de Robin des bois, de preux chevaliers avec étendards et armures, pages, rois, reines.... Dommage nous ne les verrons pas danser mais nous lirons dans la presse qu'ils seront classés deuxième.

 

 

 

 

 

 

Reine1.jpg

 

 

 

On en remonte des km et finalement arrivons en retard au rendez vous. Jesse, très calme, nous attendait, nous signalant qu'un minibus de rattrapage est prévu à 17h, ce qui nous laisse le temps de retrouver un autre point jury plus proche et d'aller voir d'autres groupes.

 

 

 

 

 

 

 

 

PaintGirl.jpg

 

 

 

 

Lorsque nous partons, bien que nous soyons situés au premier tiers du parcours de la parade, tous les groupes ne sont pas encore passés et la parade a démarré vers 9h le matin. Les derniers finiront le parcours tard dans la nuit. Nous n'avons pas tout vu, ni de la parade, ni des autres animations, d'autant que pour nous, la logistique n'est pas simple : impossible de trouver un mouillage fiable à proximité de la parade, nous étions donc dépendants des transports en commun qui sont aléatoires en ces jours de fêtes

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Roi2.jpg

Le début du carnaval «  J'ouvert » le lundi matin dès 5 h semblait délirant à voir, mais nous n'avons pu nous y rendre ! Nous reviendrons avec une meilleure préparation et des résas faites à l'avance et peut être en louant une voiture bien que Trinidad soit un pays de « roule à gauche » à la conduite sportive.

 

 

 

Nous retrouvons les autres équipages qui avaient opté pour le transport via Jessie, tous sont ravis, exténués, comme nous ! Aucun incident n'est évoqué, alors que c'était une crainte. En fait l'ambiance est bon enfant, la présence policière et le service d'ordre important, nous ne sommes pas sentis en insécurité mais nous voyagions très légers, pour ne pas attirer les pickpockets, Marie Noëlle avait même ôté ses boucles d'oreilles...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mercredi, après quelques courses sommaires et les formalités nous partons vers Tobago. Située à 65 miles à l'Est, nous allons devoir affronter le vent contraire et le courant Nord-équatorial qui porte à l'ouest à la vitesse moyenne de 2 nœuds. Nous ferons un stop le soir dans un mouillage de la côte Nord de Trinidad pour couper la route. Il m'a fallu un peu batailler avec les douanes car si je déclarais partir pour Tobago, je devais m'y rendre directement ou aller dans un lieu avec poste de douanes ce qui n'existe pas sur la côte Nord. Le vent est Nord Est et après quelques heures de louvoyage, nous mouillons à La Vache Bay, tous seuls dans un environnement de jungle. Des collines abruptes de plusieurs centaines de mètres couvertes de végétation luxuriantes, des cris d'oiseaux et de singes hurleurs, mais une eau un peu trouble à cause des alluvions et de la houle.

La nuit est un peu agitée, et nous sortons régulièrement surveiller le mouillage, Marie-Noëlle verra des feux follets sans doute provoqués par la décomposition des végétaux.

 

 

Jeudi matin, réveil à 5h45 et ce n'est pas l'enthousiasme, il pleut des cordes et cela dure ! Nous prenons le temps de bien prendre le petit déjeuner et finalement enfilons les cirés et en route. Des cascades se sont formées dans les collines et se déversent directement dans la mer, joli, mais nous aurions préféré le soleil !

Le vent s'établit au Nord Nord Est à 20 nœuds, ce qui nous permet de faire route quasi directe sur Tobago, au près serré, sous Grand voile haute et trinquette, d'abord vite, car nous sommes dans un contre courant côtier puis plus lentement car nous sommes entrés dans le courant contraire. C'est frustrant de voir s'afficher 7 nœuds au loch (qui mesure le déplacement sur l'eau) et seulement 5 au GPS (qui mesure par rapport à la surface terrestre). De plus, Inoui est tellement confortable aux allures portantes que nous haïssons les allures de près où il saute joyeusement dans le clapot et secoue les  estomacs fragiles.

ScarboAbreVers 17 h, nous mouillons enfin dans le port de Scarbourough, seul plaisancier au milieu des pêcheurs et des coast guards à la présence rassurante (toujours cette apréhension face à l'inconnu). L'abri est bon, la jetée casse bien la houle, les estomacs peuvent se remplir sans crainte !

 

Vendredi matin, le douanier un peu rugueux et inquisiteur au début se montre ensuite fort courtois et nous partons rapidement visiter la ville en direction du fort. Nous ne sommes pas des fans d'architecture militaire mais le fort St George est situé sur une colline dominant la ville et le sud de l'île, au milieu d'un parc aux arbres magnifiques.

 

 

 

 

 

ScarboPenteLa ville est animée et belle, avec ses maisons et boutiques à flanc de colline, et des bâtiments anciens, dans la partie plate, au milieu desquels trône le KFC, bon point de repère, le marché se trouve derrière. Après quelques achats, dont un CD des musiques du Carnaval, nous voguons vers les plages du Sud. Nous mouillons devant la plage de Store bay, très fréquentée par les touristes locaux et blancs avec bien sur, quelques bars ayant chacun la musique à fond. C'est au sud de Tobago que sont concentrés la plupart des installations hôtelières.

 

 

 

 

Samedi nous remontons la côte ouest. Tobago est une ile en longueur, orientée Sud-ouest, Nord-est, il n'y a pas de côte vraiment à l'abri du vent, il faut trouver des mouillages abrités selon l'orientation actuelle de l'alizé. Il est NE en ce moment, pile poil dans l'axe de l'île, les baies un peu profondes sont protégées du vent mais la houle pénètre dans les mouillages.

Petit stop pour midi à Mt IrPlymouth.jpgvine bay puis à Plymouth bay pour la nuit. 8 miles en deux étapes, ce n'est pas la grosse journée de nav '. A Plymouth nous allons à la nage à la plage quasi déserte, que nous parcourons, regardant les pêcheurs en train de mettre en place une longue seine, puis soudain, surprise : derrière un petit muret, sur un sol carrelé, autour de la piscine et du bar, des dizaines de touristes de type européen se prélassent, hors de portée des dangers de la plage et de la mer...Mais avec un excellent réseau wifi que je capte du bateau.

 

 

 

Dimanche, le vent est monté d'un cran et le mouillage est devenu un peu plus rouleur. Nous continuons notre remontée et choisissons le meilleur mouillage recommandé par le Cruising Guide Doyle. Nous tirons des bords sous grand voile haute et trinquette avec un vent d'une vingtaine de nœuds et des creux de 2 m. Trois heures plus tard nous nous présentons devant Parlatuvier bay, notre objectif : un vrai chaudron, agité dans tous les sens, petit et encombré de barques de pêche, il n'a jamais du y mettre la quille, l'auteur du Guide ! Nous prolongeons la route vers Charlotteville que nous atteignons 2 heures plus tard et nous mouillons au nord de Pirate's bay, à ras la jungle, par 7 m de fond de sable : un havre de paix, à peine rouleur. Lecture, bain et surtout carénage dont la fréquence augmente car les eaux chargées d'alluvions (de l'Orénoque et des ruisseaux côtiers), permettent le développement des algues et des cracoilles à une vitesse importante.

 

CharlotBarque.jpgLundi, ballade, douanes et shopping, le tout sous un crachin. Côté douanes cela se complique, nous sommes arrivés de la veille, nous sommes le seul bateau de plaisance de la rade et ils nous attendaient depuis hier. En plus à Scarborrough, j'avais la clearance d'entrée mais pas de clearance de sortie....sur la même île à 20 km de distance, je commence à les trouver lourds ! Je prends mon air le plus niais (qui a dit : facile !) et humble, accepte les réprimandes puis les conseils et enfin j'ai en même temps les clearances d'entrée de Chalotteville et sorties pour le lendemain matin. Sauf que je dois attendre l'officier d'immigration, et là c'est encore plus compliqué car à Scarborough, l'officier des douanes sympa, m'avait dit que la visite à l'immigration n'était pas utile et donc aucune déclaration de ma part à notre arrivée. Après 3O min de palabres où je reste dans mon rôle préféré et fournis plus d'explications vaseuses qu'ils en ont besoin, quelques appels téléphoniques pour vérifier, ils finissent par apposer les tampons qu'il faut sur mes papiers, tout heureux qu'ils sont de se débarrasser de ce débile.

CharlotPlage.jpgLes gens sont cools dans cette ville de pécheurs, beaucoup nous questionnent, curieux, nous souhaitent la bienvenue, nous proposent de l'aide. Nous achetons une langouste d'un kg pour 80 TT$ (moins de 9 €), des fruits à des prix dérisoires et un bidon de gasoil.

Rapide calcul qui me met en joie, selon les indications portées sur la pompe d'un modèle antédiluvien, 15 TT$ le gallon, soit environ 4 litres pour 1,6 €, mais je vois avec horreur, les gallons défiler vite, il est écrit gallon mais ce sont des litres. Bon cela fera un peu plus cher qu'en France et je sors 310 TT$ pour mes 21 litres. La serveuse éclate de rire et me précise que c'est seulement 31 TT$, soit 21 litres pour 3,5 €. Dommage que l'on n'ait plus droit aux liquides en bagage de cabine, j'en aurai bien ramené quelques bidons, lors de notre retour en France.

Distraction du soir, un autre bateau rejoint le mouillage venant de Grenade, puis un autre dans la nuit : les douaniers vont devoir demander des renforts !

 

 

LondonBridge.jpgMardi, départ vers 8 heures : sous Grand voile et trinquette, nous tournons le Nord de l'île en rase cailloux, cap au sud, enfin du portant et nous allons mouiller dans King's bay, entre une petite plage et une colline recouverte de jungle bruyante . Un pécheur de retour, vient nous proposer du poisson, j'opte pour une Coryphène de 2-3 kg à 100 TT$ (11€). Ploufs, ballade le long de la plage, lecture, le mouillage est tranquille et pour nous seuls, la vie est douce !

 

 

 

Ecolier.jpgMercredi, matinée cool, départ vers Scarborough, à 14 miles sous le vent, sous grand voile seule Inoui file à 6-7 noeuds plein vent arrière et nous mouillons dans le port vers 13 h. Sortie en ville, en commençant par la visite à la douane qui exige que je repasse demain matin juste avant le départ puis à l'Immigration, qui me fait remplir de nouveaux papiers et s'en tient quitte. Le front de mer est gentiment aménagé et permet une agréable ballade en cette animation de fin de journée où les écoliers flanent devant les petites échoppes.

 

Jeudi, après avoir salué le douanier de garde, nous déradons dès 7 h pour Trinidad. Grand largue, sous Grand voile et Yankee, Inoui file 7 nœuds avec quasi 2 nœuds de courant favorable, une navigation facile et rapide, les côtes de Tobago s'éloignent rapidement. Finalement très agréable cette île, avec ses nombreux mouillages, ses plages aménagées ou ses mouillages au bord de la jungle. Les eaux y sont transparentes et poissonneuses, les habitants accueillants et décontractés, nous sommes ravis de cette destination.

 

Vendredi 18 mars, de retour à Chaguaramas nous retournons au chantier Power boat pour confirmer la sortie du bateau : lundi 21 à 16 h. Encore quelques jours à profiter des ploufs à partir du bateau et ensuite, ce seront les travaux pour préparer Inoui à un estivage de 6 mois. Notre retour en France est prévu pour le lundi 28.

 

Reine2.jpg

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