Comme des moules dans l'Exuma Sound.

Mardi 29 novembre : nous voici donc de retour à George Town capitale des Exumas Islands, un des hauts lieux de la plaisance aux Bahamas. Nous y sommes déjà venus plusieurs fois il y a 5 - 6 ans et nous y avons quelques repères.

Comme nous arrivons ici, un peu poussés par la faim, notre première visite est à l'Exuma Markets, premier libre service achalandé rencontré depuis notre départ des Caïcos. On y trouve de tout mais comme ce tout est principalement importé des USA à des prix qui ne favorisent pas l'obésité : 6 US$ le litre de lait, 8 US$ le pain en tranche de 750 g etc... Vu nos appétits d'oiseaux, cela ne grèvera pas notre budget, mais quand même cela pique un peu !

D'autant que comme les livraisons par cargo ont parfois des côtés aléatoires, les employés bourrent les rayons vides avec les produits livrés sans trop faire attention aux étiquettes de prix et bingo 6 $ à la caisse pour un achat qu'on avait cru repérer à 3....

Une autre raison de notre venue en cette ville est d'effectuer une entrée officielle aux Bahamas, car depuis notre arrivée à Mayaguana il y a 2 semaines, nous sommes des clandestins !

Les Customs Bahaméens ont mis en place des formalités internet pour le ''clear in '', nommées ''click2clear''. Il va sans dire que j'avais rempli consciencieusement les 5 pages de ce formulaire en ligne et avais en retour obtenu un récépissé avec numéro personnel. Ce que je présente fièrement aux officiers des Customs sur mon téléphone portable.

Ben mon pov' Didier, depuis le temps, t'as encore rien compris aux tropiques : le numérique c'est pour affirmer devant les lointains touristes qu'on n'est pas des demeurés mais seuls les documents imprimées ont de la valeur. Direction le libraire local qui pour 35 US$ retrouve mes données sur son ordinateur et imprime la page qui va bien. Quant au fait que notre clear out des Caïcos date de plus d'une quinzaine de jours, cela n'a préoccupé que moi.

Et tant mieux, car après avoir payé 300 US$ de droits, nous voici dotés d'un cruising permit de plusieurs pages soigneusement agrafées mais surtout d'une validité de 3 mois qui démarre ce jour !

L'ambiance en ville est cool, hommes à l'ombre avec une bière,

 des filles souvent sexy ,

avec souvent une passion pour les faux ongles,

des petits vendeurs

parfois au look rasta,

des petits déchets un peu partout, des maisons pas entretenues, pas vraiment clean !

Ensuite direction la laverie : elle ferait presque oublier le foutoir intéressé local : c'est bien organisé, rapide, pas cher (4 US$ la machine de 8 kg), un vrai plaisir !

Un autre bon point à George Town est la mise à disposition sur le ponton à annexes de l'Exuma Markets d'eau douce, à volonté et gratuite.

A chacun de nos voyages nous remplissons un ou deux bidons. Ponton à annexes bien à l'abri sur le ''lac Victoria'' (pas vu les sources du Nil) auquel nous accédons par un étroit passage sous la route.

La météo des jours suivants prévoit des vents soutenus, entre 25 et 30 nœuds avec des grains, nous mouillons proche d'une plage de Stocking Island derrière une zone boisée avec un fond de sable de bonne tenue.

Nous y resterons 3 jours, accrochés à notre ancre comme des moules à leur rocher. Le gréement siffle fort la nuit, sinon pas de souci, nous adoptons un rythme de vacanciers sédentaires croisés gallinacés : lever comme des poules avec le soleil, (superbes couleurs),

lectures, jeux, un peu de bricolages, repas en terrasse et beaucoup de baignades principalement pour moi, apéro

avec le coucher du soleil , (autres superbes couleurs)

, dodo quelques heures plus tard.

Lundi 4 décembre : le vent a baissé d'un petit cran et après avoir ravitaillé à l'Exuma Markets, nous tentons une sortie en mer, en direction ds petites cayes propices aux langoustes.... Mauvais choix, la houle reste forte et nous incite à renoncer, le mouillage derrière les cayes isolées serait intenable, nous retournons donc nous mettre à l'abri dans le ''Sound'' des Exumas et mouillons derrière le premier îlot. J'y explore des cailloux en vain, des centaines de bateaux de plaisance mouillent dans le secteur depuis des années et les fonds sont raclés.

Aujourd'hui, j'ai atteint mes ¾ de siècle. Pour marquer cela, je me suis offert une petite queue dans la chevelure, fruit d'efforts patients pour laisser pousser les cheveux.

Est-ce une nostalgie de soixante-huitard écolo ou de marin buriné se sentant héritier de la flibuste bahaméenne ? En tout cas je me suis fait plaisir !

Marie-Noëlle avait prévu une tarte aux citrons, recette des Keys de Floride, ce fut la teuf' à bord.

Nous changeons de mouillage chaque jour, nous nous offrons une balade en annexe pour explorer un curieux bras de mer étroit et bordé de mangrove qui se termine par une petite marina privée : un superbe trou à cyclone,

puis tentons l'ascension du plus haut sommet de l'île (12 m) couronné par une gloriette

avec vue imprenable sur les îlots voisins.

Enfin arrive le jour où nous avons rendez-vous avec notre vieux copain Bob, le propriétaire des bouées dans le trou à cyclone surnommé ''hole 3'' de Stocking Island, bouées où nous devons laisser Inoui pour la trêve de Noël.

Heureusement que nous nous y sommes pris en avance, après l'avoir attendu une heure le matin, 3h l'après midi et ce malgré l'aide d'un client plaisancier américain qui lui a téléphoné pour lui signaler notre présence, il n'est pas venu. De plus les plaisanciers présents n'ont jamais entendu parler de Bob mais d'un certain Norman : angoissant ! Nous réussirons enfin à la deuxième tentative le lendemain à rencontrer Norman qui remplace Bob gravement malade et conclure notre affaire. Épuisant !

Il nous reste 2 jours pour profiter à notre rythme du bel environnement local, ce que nous ferons, chacun selon ses pôles d'intérêt.

Lundi 12 décembre : Norman vient nous chercher au bateau en water taxi, un land taxi nous conduit à l'Exuma Airport d'où après 12h35 de vols en 4 étapes et 12h30 d'attentes aux correspondances (Nassau, Atlanta, Amsterdam) nous allons retrouver notre maison.