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Le blog du catamaran inoui

Panama Ciudad et Panamarina

26 Janvier 2015 , Rédigé par cata-inoui.over-blog.com

Vendredi 12 décembre : depuis 3 jours Inoui est solidement amarré entre 4 bouées à Panamarina, au milieu d'autres catamarans.

Panama Ciudad et Panamarina

Cette ''marina'' est entourée de récifs coralliens et d'îlots à mangrove et constitue un excellent endroit pour laisser le bateau en sécurité pendant quelques semaines pour un prix raisonnable (14 US$ par jour). Le seul inconvénient est son isolement : il faut marcher 45 min sur un chemin de terre pour rejoindre la route où passent 5 bus par jour, où appeler un taxi, assez coûteux ma foi !

Heureusement, ce matin, Sylvie, la responsable, part en ville et nous nous entassons à plus d'une demi douzaine à l'arrière de sa camionnette. A Portobello, nous prenons un ''school bus'' pour Colon, de là, un bus pour Panama City puis un taxi du terminal des transports à l'hôtel, que nous atteindrons après plus de cinq heures de voyage....

Panama Ciudad et Panamarina

Nous tombons vite sous le charme de cette ville ; notre hôtel est situé à proximité du Pacifique et le bord de mer est aménagé en un vaste remblai promenade. D'un côté se profile la vieille ville avec ses immeubles coloniaux, de l'autre la ville moderne avec ses gratte-ciels à l'architecture parfois futuriste.

Panama Ciudad et Panamarina

Dés que nous sommes dans une ville, nos pas nous dirigent vers l'eau, hydrotropisme positif !

Panama Ciudad et Panamarina

Nous apercevons au loin de nombreux cargos au mouillage en attente du passage du Canal, puis nous longeons le port de pêche, son vaste marché aux poissons et les restos associés et nous pénétrons dans Casco Viejo, l'ancienne capitale coloniale et le centre politique de l'état.

La plupart des belles demeures sont bien restaurées, mais des ruines squattées font aussi partie du paysage, parfois à moins de 100 m du palais présidentiel.

Panama Ciudad et Panamarina

Le hasard de la promenade nous fait arriver à la place Santa Anna à la nuit tombante, puis dans la via Central, devenue piétonne avec de nombreux commerces. Nous y rencontrons nos premiers indiens Guna, les femmes vêtues de leurs costumes et parures traditionnels. Les boutiques ferment et le quartier change de visage, devient plus glauque, quoique de charmantes dames me font des invites et des sourires prometteurs...

Panama Ciudad et Panamarina

C'est l'heure de notre bière du soir, les restaurants un peu classe n'en servent pas et les serveurs nous conseillent de quitter le quartier « trop dangereux pour nous ».

A l'entrée d'un bouge Guna, un client nous indique que la bière y coule et nous nous retrouvons seuls non indiens, au milieu de la clientèle. L'accueil est excellent, l'ambiance chaude et la bière fraîche. Un peu plus tard nous regagnerons sagement l'hôtel en taxi.

Les deux jours suivants, nous poursuivons la visite des quartiers de la ville, à pieds et en bus. La villes est dotée d'un excellent réseau de ''métro-bus'' et même d'une ligne toute neuve de métro-train, sauf qu'il n'existe pas de plan du réseau :il faut demander, les habitués connaissent et nous indiquent l'emplacement de l'arrêt et la bonne direction ; c'est un peu déroutant pour un cartésien comme moi, mais globalement nous parvenons à destinations.

Panama Ciudad et Panamarina

Panama Viejo, l'ancienne ville dévastée par les corsaires anglais, les rues commerçantes avec ses petits commerces propre au tiers monde, de nouveau le bord de mer et un restaurant annexe du marché aux poissons, occupent bien la première journée.

Panama Ciudad et Panamarina

Une promenade sur la Calzada de Amador, digue artificielle construite avec les déblaiements du Canal et reliant à la terre trois petites îles est intéressante car c'est la zone des marinas au débouché du Canal. Une quasi nouveauté pour nous, les marées : depuis 4 ans, nous ne connaissions plus ce phénomène, car le marnage est négligeable en mer Caraïbes, 20 à 30 cm, par contre côté Pacifique le paysage côtier évolue vite car l'amplitude atteint 6 mètres...

Nous rejoignons l'aéroport de Tocumen situé à 20 km du centre grâce à la navette de l'hôtel et nous atteindrons Bordeaux sans encombre avec des vols Air France : fin de la première partie de la croisière tropicale et place au break des fêtes de fin d'année.

Panama Ciudad et Panamarina

Avant de quitter la marina nous avions laissé une petite annonce où nous nous proposions comme'' handliners '', pour aider un équipage à passer le Canal. Pendant ce break, je reçois un mail de Marie-Paule du catamaran Ylang Ylang qui propose de nous embarquer : nous sautons de joie !

Mardi 6 janvier : le vol de pré-acheminement Bordeaux-Roissy a du retard et nous arrivons trop tard pour prendre l'avion vers Panama. Les vols Paris Panama n'étant pas quotidiens, Air France nous recase dans un vol le lendemain mais via Caracas avec un vol Copa, Caracas Panama,. Bien que nous soyons nourris et logés aux frais de la compagnie, une nuit dans la zone hôtelière de Roissy lors d' un hiver froid et brumeux, ne vaut pas une nuit sous les tropiques.

Panama Ciudad et Panamarina

Les vols du lendemain se passent sans problème, mais à l'arrivée à Panama, il manque un des deux bagages de soute. Les employés de la Copa gèrent l'affaire avec beaucoup d'amabilité et d'efficacité, la valise devrait être livrée à la marina dans deux jours. Et le lendemain après quelques emplettes dans Panama City, nous rejoignons Inoui qui nous attend tranquille et en bon état, c'est l'essentiel pour nous.

Vendredi 9 janvier : jour des martyrs, férié au Panama, tout est fermé, y compris le bureau de la marina, aucune nouvelle de la valise. Nous nous consolons en retrouvant les amis laissés en décembre et en faisant connaissance avec Marie-Paule, Martial et Adrien, l'équipage d'Ylang Ylang, le catamaran avec lequel nous passerons le Canal de Panama.

Samedi 10 janvier : une bonne et une mauvaise nouvelle, le valise est bien arrivée à l'aéroport de Panama Tocumen, mais les douanes l'ont saisie car elle contenait le nouveau guindeau. Nous devons nous rendre sur place pour la débloquer, pour cela il faut laisser passer le week-end. Un peu de bricolage, de tchatche surtout, l'ambiance à la marina est très conviviale...

Lundi 12 : dés 5h15, nous attendons l'unique bus qui passe à proximité de la marina et nous déposera 1h30 plus tard à Sabanitas, sur la route Colon Panama. A Sabanitas, nous réussissons à monter dans un express surchargé en direction de Panama et du terminal du bus de Panama, grâce à un metro-bus nous rejoignons Tocumen, arrivée 9h30, top performants !

La Copa nous prend en charge, et me fait obtenir un pass qui me permettra d'accéder à la zone sous douanes : une première demi-heure d'attente et je dois laisser mon passeport en dépôt, pendant ce temps Marie-Noëlle joue les Pénélope dans la zone publique.

Au bureau des douanes, il m'est signifié que je dois attendre mon tour. Le spectacle est nouveau pour moi mais répétitif. Les douanières ouvrent de gros bagages appartenant à des indiens, sacs remplis de vêtements et autres gadgets à vendre, les déposent sur une vaste table, les trient, les prennent en photo, les comptent et fixent le montant de la taxe à payer. Le tout à la vitesse de l'escargot malade, environ deux passagers à l'heure.

Panama Ciudad et Panamarina

Il est midi quand mon tour arrive. J'expose, re-expose avec moult documents et photos du bateau et du vieux guindeau que c'est une pièce de remplacement sur un bateau en transit. Les employés voudraient que je paie une taxe avec obligation d'utiliser les services d'un agent en douanes. Je refuse, ils appellent des chefs puis une responsable qui parle anglais et je répète mon histoire... Après plus d'une heure de négociations, je suis bien usé, à cran, mais eux aussi !

La solution retenue est que je loue une voiture et que j’emmène une douanière à Colon, le port maritime dont dépend la marina, où les douaniers sont plus habilités pour traiter ce genre de cas.

Facile de louer une voiture à l'étranger sans passeport ; heureusement j'ai un scan de celui-ci sur mon ordinateur que je peux envoyer par internet au loueur. Je retourne donc voir les douaniers avec mes papiers de location de voiture.

Encore une heure à remplir des papiers de décharge, puis de prise en charge, avec obligation de présenter mon passeport... que je n'ai pas : Ubuesque ! Ils se contenteront de mon permis de conduire vieux de près de 50 ans où tout est obsolète si ce n'est mon nom et ma date de naissance.

Me voilà donc flanqué d'une vigile, un œil sur le sac du guindeau, un œil sur son propriétaire, je retrouve Marie-Pénélope qui n'a guère avancé sa tapisserie mais a fini son livre et quelques grilles de mots fléchés. Après avoir enfin récupéré mon passeport, nous filons vers Colon distant de 80 km.

Heureusement notre douanière connaît la route et nous extirpe rapidement de Panama City et ses embouteillages.

Arrivés à Colon, nous mettons le cap sur la zone portuaire de Cristobal et le bureau des douanes dont le chef vient examiner le guindeau. Il éclate de rire en me rassurant et en ironisant sur le zèle excessif de ses collègues de l'aéroport. Quelques minutes, un formulaire tamponné et 12 dollars plus tard, nous repartons vers le bateau avec le guindeau et en abandonnant notre cerbère : la pression retombe.

Nous profitons de la voiture pour effectuer un gros ravitaillement au supermarché local, cela compense.

Le lendemain nous devons ramener la voiture à l'aéroport et en profitons pour aller au dépôt de gaz proche de Panama pour faire remplir une bouteille de gaz. Anecdotique mais significatif, la facture est de 2,17 dollars, contre 16, le prix que nous avons payé pour la faire remplir le mois précédent à la marina, cela amortit un peu le déplacement.

Heureusement, car entre l'aller en voiture (3 heures 30) et le retour en bus (5 heures 30), ce n'est quand même pas une journée très productive.

Panama Ciudad et Panamarina

Du mercredi 14 au dimanche 18 : nos amis d'Ylang Ylang ont quitté la marina et entamé la procédure pour passer le canal de Panama : contacts avec l'agent, mesure du bateau et attente de la date de passage.

Nous en profitons pour nous lancer dans des bricolages, certains obligatoires comme la pose du nouveau guindeau et la pose '' d'avant toits '' au dessus des portes et de certains hublots, d'autres que nous repoussions par manque de temps et de motivations, comme la restratification d'un plancher de rangement, la maintenance du tableau électrique ou des peintures.

Cela nous occupe bien et ne nous déplait pas car nous aimons bricoler. Évidemment, je tempête régulièrement car l'outillage adapté me fait défaut : agrandir quelques trous dans le pont pour la pose du nouveau guindeau, me demanderait à peine une minute avec une scie sauteuse, ici je passe une heure avec une perceuse et des mèches fines pour faire un pointillé et je finis avec une lame de scie à métaux et une lime.

La pose des avant toits nous procure un confort supplémentaire car nous ne sommes plus obligés de fermer toutes les ouvertures en cas de pluie, nous nous sentons moins confinés.

Panama Ciudad et Panamarina

Parallèlement nous explorons la contrée environnante, des promenades de quelques heures, pour aller voir des spots de bain avec eau turquoise ou faire l'ascension d'une colline avec vue sur la côte.

Nous nous rendons à Puerto Lindo, le village voisin, avec comme objectif d'acheter de l'essence pour l'annexe. Départ du bateau à 9h30, pour un aller retour estimé à deux heures. Arrivés au village nous croisons une tête connue (d'où???), la conversation est entamée, se poursuit à la buvette des pêcheurs, continue avec des passagers allemands d'un vieux 3 mats au mouillage dans la rade... Nous sommes de retour au bateau vers 14h30, sans avoir vu le temps passer.

Nos amis d'Ylang Ylang ont fui la marina de Shelter Bay (surnommée localement Shelter Pay) où ils effectuaient les formalités pour le Canal, la nuit leur revenait à 75 US$ (sans l'eau ni l’électricité) et ils ont mouillé le bateau à Portobelo en attendant le passage qui débutera mardi 20.

Donc lundi, nous les rejoindrons dans ce mouillage assez proche de notre marina pour le franchissement du Canal de Panama, un de nos objectifs en ce pays.

Mais cela est une autre histoire.

Plus de photos en cliquant ici

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P
J'apprécie votre blog , je me permet donc de poser un lien vers le mien .. n'hésitez pas à le visiter. <br /> Cordialement
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M
Ben dis donc Didier, le séjour en France avait été trop calme, nos amis Panaméens se sont chargés d'animer ton retour ;-))<br /> Bon vent l'ami<br /> Marc
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