Le vrai départ

9 Novembre 2010 , Rédigé par cata-inoui.over-blog.com

Voilà, nous sommes partis, pour de vrai cette fois. Le précédent départ avait comme un goût de vacances d'été, par sa durée et le retour programmé.

Mais la, c'est différent et pour la première fois la maison va affronter seule les rigueurs de l'hiver.

Mercredi 3 Novembre, après la pause pouponnage et la préparation d'une longue absence en métropole, nous repartons retrouver Inoui, lâchement abandonné à Lanzarote.

Le voyage est économique mais pas rapide : bus de nuit Eurolines de Bordeaux à Madrid, arrivée à Madrid à 6 h 30, nous laissons les bagages à la consigne et nous nous promenons dans Madrid, le Palais Royal, la Plazza Major, le quartier du Prado.... pas classique pour des navigateurs en route vers les Antilles que de visiter Madrid.

Après le vol Easyjet du soir nous retrouvons le bateau impeccable, dans l'état où nous l'avions laissé : bon choix que Puerto Calero pour le gardiennage.

Vite les batteries à mettre en charge, les valises à dispatcher, un ti' resto canarien sur le port et gros dodo.

Vendredi, je récupère à l'aube la voiture de location et nous dévalisons les supermarchés d'Arrecife. D'ici les Antilles le ravitaillement sera aléatoire et il faut anticiper la faiblesse de possibilité d'approvisionnement dans les Iles du Cap Vert. Il n'y a jamais eu autant de nourriture à bord d'Inoui.

Nous mettons en place le matériel ramené de France pour réparer et améliorer le confort : enfin de l'eau dans le cabinet de toilette, cela faisait plus de 20 ans que c'était en projet, pas rapide l'artisan local !

Samedi, fin du bricolage, le plein d'eau est fait, nous largons les amarres pour aller mouiller au sud de Lanzarote, objectif nettoyage de la carène. Quelques semaines dans l'eau chaude et chargée d'une marina ont transformé notre jolie coque bien lisse en un refuge à algues et cracoilles. Didier tapluka frotter en apnée, pas désagréable dans une eau à 23 degrés.

Le vent vient de l'Est, l'arrière du bateau au mouilage est orienté vers l'ouest et nous admirons assis dans le cokpit, à l'abri du vent, un superbe coucher de soleil. Nous réalisons que ce vent alizéen sera celui des mois à venir et qu'à chaque mouillage nos aurons ce même spectacle : environ 150 fois, moins les jours de traversée.

Nous commençons notre descente vers le sud des Canaries par vent calme à petite vitesse, mais nous ne sommes pas pressés et de plus, nous voulons éviter d'arriver au Cap Vert le week end où tout est fermé, dont les banques, alors le départ vers cette destination ne se fera pas avant 3 à 4 jours

Un mouillage pour la nuit devant la plage de Gran Tarajal où Didier peaufine la caréne, puis un autre à l'extrème sud ouest de Fuerteventura devant le petit village Puertito de la Luz.

Un aspect de bout du monde car ce village a été épargné par ces énormes complexes touristiques qui ont envahi une partie des côtes de cette île, il n'y a même pas de connexion wifi....

Mardi 8, lever à 6h 30 avec les premières lueurs du jour, pour la traversée vers le sud de la Grande Canarie. Le vent est léger et variable de Nord, nous alternons la voilure seule ou avec un appui moteur, l'objectif étant d'arriver avant la nuit. Une baleine passe une centaine de mètres derriére Inoui, nous la suivons des yeux quelques minutes, son souffle la rend facilement repérable. Depuis le départ nous voyons régulièrement des dauphins qui viennent parfois jouer avec le bateau et depuis quelques jours des poissons volants.

Mouillage le soir dans le port de pêche d'Arguineguin, ultime étape Canarienne. Ici la mer est plate comme un porte monnaie de retraité alors que les amis nous parlent de vagues de 8 m sur le littoral atlantique français.

Mercredi, nous pensons démarrer vers les iles du Cap Vert, après un denier achat de vivres fraiches et le plein de gazole.

Les vents prévus sont faibles, il nous faudra sans doute plus de 4 jours pour effectuer cette traversée de près de 800 miles, mais cela risque d'être confortable !

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