Retour à Curaçao

6 Mars 2022 , Rédigé par cata-inoui.over-blog.com

Mercredi 12 janvier 2022

Cela fait presque 2 ans que la Covid 19 a bloqué nos possibilités de navigation et qu'Inoui est stationné sur un terre plein d'une marina de Curaçao, il est temps pour nous de le rejoindre tout en sachant que cela ne sera pas simple et que les possibilités sur place seront limitées, mais nous sommes lassés d'attendre des jours meilleurs.

Première difficulté, les formalités sanitaires pour l'entrée à Curaçao : un test PCR de moins de 48h avant l'embarquement et un rendez vous pris et payé dans un laboratoire de l'île pour un test antigénique 3 jours après l'arrivée, le tout à officialiser lors d'une déclaration en ligne dite PLC (Personnal Locator Card). Les billets d'avion sont pris pour un départ mercredi 12 à 6h du matin de Bordeaux, correspondance à Amsterdam de quelques heures et embarquement vers 11 h pour un vol direct vers Curaçao. Nous avions anticipé, la prise de rendez vous pour le test PCR est pris le mardi matin, mais vu l'affluence, les délais de résultats s'allongent, nous ne pourrons les obtenir avant le départ de l'avion, du coup je m'adresse au laboratoire de l'aéroport qui me les promet dans la journée. Une fois sur place le discours est tout autre ;24 h mini, nous sommes le mardi 7 h du matin, nous ne les aurons pas pour l'embarquement à 6 heures le lendemain. Il faut décaler le départ, pas de chance le vol du jeudi matin Bordeaux Amsterdam est annulé, nous nous rabattons sur celui du mercredi midi avec une nuit à passer à Amsterdam.

Les résultats des test PCR (négatifs) ne nous parviennent que vers 9 h du matin, nous devons quitter la maison à 10h ; à l'arrache je commence à remplir les PLC, puis imprimer ce que je peux et direction l'aéroport, accompagnés par Bernard et Fanfan rois de l'entraide.

Et là, nouveau coup de massue, l'hôtesse d'embarquement, contrôle nos papiers, il en manque mais j'affirme les avoir dans mon ordi et les imprimerai à l'hôtel pendant le nuit de transit, cela passe quand soudain elle déniche la nécessité d'une attestation d'assurance santé absolument obligatoire précisant ''Covid'', Nous nous dirigeons droit vers un refus d'embarquement, mais après intervention de la la cheffe d'escale plus arrangeante, et qui m'explique comment l'obtenir en téléphonant à mon assurance, nous sommes acceptés. Appel téléphonique que j'effectue en attendant l'embarquement. Bravo l'efficacité d'Inter Mutuelles Assistance qui m’envoie illico par mail, ce précieux sésame, en anglais en plus, document que plus personne n'évoquera !

Amsterdam est dans un brouillard à couper au couteau, nous ne verrons que l'entrée de l'hôtel. La préposé à la réception accepte de nous imprimer tous les documents manquants, nous sommes parés pour les prochains contrôles, qui n'auront quasi pas lieu : rien ne nous est demandé à l'embarquement à Amsterdam. Notre avion, un Boeing 737 de 425 places est complet, les touristes sont de retour

Et aprés un vol sans problème, seul un scan du QR code des PLC sera effectué à l'arrivée à Curaçao.

Inoui a été déplacé par le chantier dans la zone de travail où nous pouvons loger à bord, et nous nous installons, après une autre frayeur, nous n'avons pas le bon trousseau de clés, impossible d'entrer ! Heureusement un hublot n'avait pas été bloqué et Marie-Noëlle se faufile à l'intérieur où nous attend le second trousseau.

Du vendredi 14 au mardi 25 janvier, les travaux de remise en état s'enchaînent, les principaux problèmes venant des moteurs, âgés de 25 ans et qui malgré une révision complète avant notre départ de Bordeaux il y a 12 ans, commencent à montrer des traces d'usures surtout sur les circuits de refroidissement. Évidemment rien n'est facilement accessible : par exemple, il me faut une dizaine d'heures pour changer les joints spi de la pompe à eau de mer et deux moteurs, deux pompes !

La pleine lune nous tient compagnie et accepte d'être photographiée en haut du mât,

puis, elle me cède la place pour un check du gréement et l'installation de l'aérien de la girouette-anémomètre.

Nous passons avec succès les tests de détection Covid du 3ème jour, négatifs, nous pouvons séjourner à Curaçao, ce que nous fêtons par un cocktail aux happy Hours du bar du port de Willemstadt, la capitale de l'île !

Mardi 25 mars : après une dizaine de jours de bricolage, Inoui est mis à l'eau.

et dès le lendemain nous rejoignons le mouillage à Spanish Water, mouillage où nous avons passé 6 semaines il y a 2 ans, pratiquement rien n'a changé, sauf la présence d'un énorme navire-grue (Balder, 154 m de haut pour 86 m de large et 101 m de tirant d'air) en escale pour maintenance, et dont le doux bruits des groupes électrogènes berceront nos nuits.

Pour nous acquitter du droit de mouillage, nous nous rendons en bus à la capitale Willemstad où le précieux sésame nous est accordé pour 25 US$ contre 10 US$ il y a 2 ans ??? Nous en profitons pour nous acquitter aussi du droit de mouillage pour Klein Curaçao, un îlot désert voisin, même somme mais pour 3 nuits maxi avec dates précises.

Mercredi 1er février, sous trinquette et grand'voile haute nous louvoyons vers Klein Curaçao, 13 miles, c'est peu, mais en tirant des bords contre l'alizé bien établi et un léger courant contraire, cela demandera 4 bonnes heures, cependant quel plaisir de renaviguer !

Klein Curaçao est un plateau corallien bas (2 m en moyenne), un rectangle allongé de 2 km sur quelques centaines de mètres posé en travers de l'alizé, les vagues déferlent sur la côte au vent jalonnée d'épaves

ou d'imposants bois flottés.:

Une longue plage de sable fin s'étend le long de la côte sous le vent, avec un eau des plus cristallines, première récompense de nos efforts

cependant la houle fait le tour de ce caillou, sans rencontré d'obstacle, bref le mouillage est rouleur.. C'est une destination prisée des boats operators et chaque jour entre 6 et 10 bateaux divers déversent plusieurs centaines de touristes à la recherche de coups de soleil et de cancers cutanés.

Arrivés en milieu de matinée, ils repartent tous vers 15 h et ensuite l'île est à nous seuls, île dominée par son antique phare automatisé et inhabité.