De Trinidad et Tobago à la Martinique

Encore un voyage par le chemin des écoliers : Bordeaux, Amsterdam, Francfort, Tobago et enfin Trinidad, 4 avions, des zig zags,

de belles montagnes enneigées laissées derrière nous,

et enfin les tropiques

Mercredi 8 janvier, chantier Power Boats, Chaguramas Trinidad : nous voici de retour à bord d'Inoui et attaquons d'arrache pieds la remise en service de notre catamaran délaissé depuis plus de 8 mois..

''Bis repetita placent'' (il plait que les choses se répètent) énonçaient doctement mes professeurs de lettre classique ; ils n'avaient sans doute pas de bateau à entretenir... de coque à poncer, nettoyer, d'antifouling à passer, d'engrenages à dégripper et graisser, de contacts électriques à brosser... Nous saturons de ces corvées qui se bissent, voire même plus !

Ce n'est qu'après 2 semaines pendant lesquelles nous bricolons comme des forçats, ( mini 10 heures par jour, sans repos hebdomadaire ; mes ancêtres qui se sont battus et ont obtenu la semaine de 40 heures doivent pirouetter dans leurs tombes), que nous pouvons envisager la mise à l'eau.

Car tout est beaucoup plus long que prévu, avec de nombreux petits problèmes chronophages, certains prévisibles, comme une batterie moteur à changer, des peintures à refaire, d'autres moins, comme le support de Girouette anémo en tête de mat qui ne tient plus, le frigo qui ne réfrigére plus, le piston du moteur de l'annexe bloqué...., tout ceci est rentré apparemment dans l'ordre !

Mais n'oublions pas, un nouveau fond d'annexe réalisé en sandwich fibre de verre-mousse PVC, pour remplacer le fond gonflable, surtout dégonflable ces dernières années, le remplacement des ancrages du banc de barre un peu ramollos....

Mais n'oublions pas non plus une météo pas très clémente, avec de nombreux passages pluvieux qui retardent les travaux extérieurs.

Un dernier hic n'est pas encore résolu : mon écran d'ordinateur s'est mis en gréve ; j'avais bien trouvé un réparateur local, mais il ne pouvait recevoir la nouvelle dalle avant fin janvier : à voir en Martinique....

Fort heureusement dans le chantier, deux autres équipages français travaillent aussi sur leurs bateaux : Marie et Stéph de '' Mr Happy'' et Véro et Pierre de ''Petit Filou'' des vieilles connaissances. Quelques paroles échangées en cours de journée mais surtout le soir au coucher du soleil, une bière-tchatche fort sympathique ou un BBQ revigorant, sans eux nous frôlions la déprime !

Marie et Stéph partiront les premiers, puis nous....

 Mercredi 22 : nous mettons à l'eau, la météo est clémente pour rallier Grenade jeudi : ce sont les adieux aux amis, Véro et Pierre restent encore quelques jours en attendant un acheteur pour Petit Filou.

Eric et Delphine nous saluent....

Et nous quittons vite la rade de Chaguaramas, proche des puits de pétrole, notre coque est propre, pas question de la laisser mazouter.

La traversée vers Grenade s'effectue par un temps de demoiselle, mer à peine agitée, Inoui impérial dans ces conditions, avance gentiment à 7-8 nœuds, enfin un long moment de bonheur nautique sans oublier l'absence de poussières de ponçage, d'odeurs de peintures, la plate forme Ibiscus est toujours fidèle à son poste....

Nous rallions ensuite Cariacou, où les contretemps ne nous lâchent pas. Avec toujours le même scénario : phase descendante avec moral en berne et impasse pour trouver une réparation locale, puis phase ascendante avec la solution qui jaillit. Juste un exemple caractéristique : je me suis bagarré tout le dimanche après midi avec le refroidissement du vieux moteur hors bord : bad luck, ce vieux fidèle (acheté en 1998, 22 ans quand même) ne voulait plus rien savoir, surchaufe dangereuse en quelques minutes!

Que faire???  Ramer ??? Avec l'alizé parfois costaud et les enfants qui nous rejoignent dans 3 semaines, ce n'est guère envisageable !

Où trouver son remplaçant ??? Idéalement un moteur 2 temps, car plus léger, plus robuste, plus fiable mais interdit pour les plaisanciers dans de nombreux pays dont la CE (et donc les DOM), les States etc..

J'en ai vu à Trinidad, et il y en aurait peut être à Grenade dans la chaîne locale de shipchandler : mais nous n'avons guère envie de revenir en arrière !...

Je recherche sur internet et que vois-je ???????????

Il y a un nouveau magasin Budget Marine à Cariacou, à quelques centaines de mètres du bateau....

Lundi matin, preum's à l'ouverture et je vois le moteur de mes rêves : good luck, d'autant qu'ils ont ouvert samedi, c'est leur deuxième jour, la caverne d'Ali Baba, en vrac et en cours d'étiquetage. Bref, je négocie un peu, 10%, et pour l'export ??? Ben, avec les papiers du bateau, c'est hors taxe....

Adieu le vieux Yamaha, on t'aimait bien, mais un Tohatsu, 2 temps, 5 hp, t'a remplacé !

Finalement nous restons plusieurs jours à Cariacou : le mouillage est sur, bien abrité, la plaisance s'y développe d'où quelques services bien sympathiques. Outre le shipchandler tout neuf, il y a un bon wifi, un supermarché correct, un DAB. Tous les jours une dizaine de bateaux de locs viennent y passer la nuit et quelques dizaines de bateaux semblent sédentarisés pour la belle saison : des Canadiens, USiens, Australiens...

Nous continuons les bricolages et espérons voir le bout du tunnel, en tout cas, le bateau nous apparait plus sain !

Jeudi 30 : un petit saut de puce de 10 miles vers le Nord et nous rejoignons Union, ses mouillages que nous aimons bien,

mais aussi son ambiance ''pays''

Deux jours plus tard nous atteignons Bequia, une trentaine de miles au Nord.

Un cadre que nous apprécions avec ses bars-wifi au bord de l'eau, face au soleil couchant.

Nous alternons donc navigation, lectures, bains et bricolages, de maintenance préventive, principalement.

Mardi 4 février : nous rallions la Martinique et mouillons à Ste Anne à proximité du Marin, dont nous parcourons le centre ville, entre autre, pour trouver un réparateur d'ordinateur.

Nous poursuivons nos bricolages dans un cadre agréable,

avec vue au loin sur le rocher du Diamant

et surprise, nous retrouvons Marie et Stéph de ''Mr Happy'' bloqués ici par une panne d'électronique. Chaque soir nous nous retrouvons autour d'acras chez ''La Martine'', une institution locale...Excellent pour le moral après une journée de bricole.

Notre objectif final est d'avoir un bateau sans souci lors de l'arrivée des enfants et petits enfants mi février, mais cela est une autre histoire.