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Le blog du catamaran inoui

Les Canaux de Patagonie et lîle de Ciloé (Chili)

11 Décembre 2019 , Rédigé par cata-inoui.over-blog.com

Mardi 26 novembre : nous voici à Puerto Natales, port d'embarquement du Ferry, le check-in est effectué dès le matin et les informations sont bonnes : le Ferry arrive vers midi et nous embarquons à 21 heures.

Reste à tuer le temps dans cette petite ville qui ne manque pas de charme avec ses maisons basses de bois recouvertes de tôles peintes, c'est la ville qui ressemble le plus à mes fantasmes d'une ville de Patagonie.

Le vent souffle fort, il fait un froid de gueux, nous regardons arriver le Ferry

en admirant les nombreux cygnes puis arpentons les rues avec étapes au chaud dans des cafés équipés de wifi.

Enfin 21 heures ! Légère déception : le Ferry n'a pu accoster car les autorités ont fermé le port en raison du vent, et ont interdit de nous transborder vers nos couchettes via une navette. Nous sommes relogés dans des hôtels de la ville.

Enfin, le lendemain vers midi, nous pouvons monter à bord de notre Ferry : l'Evangelistas. Il n'est plus de prime jeunesse, 42 ans, la jolie peinture rouge ne masque pas toute la rouille, il réalise ses derniers voyages et sera remplacé dans quelques mois par un tout neuf....

L'accès au pont passagers s'effectue via les ponts des camions dont certains transportent des vaches, bonjour l'odeur, qui à l'arrêt ou par vent arrière remonte dans les cabines... Car l'Evangelistas est d'abord un Ferry, transportant des poids lourds, du Nord au Sud (et vice versa) de la Patagonie, où l'unique route (piste plutôt) est parfois peu praticable.

Il comporte des couchettes en dortoir et quelques dizaines de cabines sommaires mais confortables, capacité 120 passagers, nous sommes une soixantaine lors de ce voyage.

L'acueil du Capitaine est des plus cordiaux, avec un humour froid continuel : première consigne de sécurité : si vous me voyez avec un gilet de sauvetage capelé, courant vers le franc bord, suivez moi !

Le repas (copieux et délicieux au demeurant) est servi dans un réfectoire, self service, ambiance routier sympa !

Mais nous sommes à bord pour vivre la navigation dans les canaux de Patagonie et nous en mettre plein les yeux.

Des fjords sur le côtés, des canaux devant, derrière, étroit parfois,

larges souvent ; des îles, petites, grandes, escarpées, boisées de pins,

mais en permanence des sommets enneigés !

Parfois un condor nous survole.

Le trafic n'est pas dense sur les canaux, à part quelques rares bateaux de pêche autour de Puerto Natales, nous ne croiserons personne avant Chiloé.

Nous essayons de passer le plus de temps possible sur le pont mais le vent souffle fort et froid en ces régions, nous devons nous réchauffer régulièrement dans le salon...

L'ambiance est conviviale, deux animateurs organisent ponctuellement des conférences sur la navigation, la faune ou organisent des séances de yoga, un concert de guitare classique.

Parfois, via la sono interne, le Commandant d'un ton paternaliste : '' hola Chicos y Chicas …'' nous avise d'un passage particulier : tous à l'extérieur ou aux hublots!

Une épave rouillée échouée à quelques centaines de mètres de nous,

Un sommet particulier, ce sont des moments distrayants.

Par contre, pour le passage devant la Vierge des marins, isolée au milieu de nulle part sur un petit îlot, notre choix du pont avant est inadéquate, car le Commandant salue la Protectrice des navigateurs à coup de sirène : 120 décibels dans les oreilles... N'y aurait-il pas une statue de St François de Sales comme antidote, dans les environs ??

L'accès à la passerelle est souvent libre et nous allons vérifier régulièrement la route, de plus c'est un bon endroit pour admirer le paysage, tout en étant à l'abri du vent.

Une vaste presqu'île sans canaux barre la route et nous naviguons une douzaine d'heures en plein océan Pacifique, qui est assez calme pour notre passage : 4 m de houle, le Ferry roule un peu.

J'y vois mes premiers albatros, superbes planeurs géants ; mais c'est surtout lorsqu'ils passent à proximité de mouettes ou de fous que nous constatons la différence de taille et de qualité de vol....

Nous sommes 5 Français à bord dont un très sympathique couple de voyageurs et un jeune cycliste qui vient de parcourir la '' Carretera Austral '' ; s'ensuivent des discussions fréquentes et enrichissantes, mais pas que... La croisière est ''sans alcool'', pas de vente à bord, interdit d'en embarquer ! Mais en bons Français, nous avions quelques bouteilles dans les musettes : ce fut l'occasion de partages chaleureux avec nos amis Corinne et Laurent.

Plus nous avançons vers le Nord, plus la neige s'élève, jusqu'à disparaître des sommets proches, nous sommes passés de 52° Sud à 42° Sud, 1100 km à vol d'albatros, 1350 km parcourus par le Ferry en 72 heures de navigation.

L'amarrage à Puerto Montt est original, avec 4 rampes d'accès à utiliser selon le niveau de la marée (marnage local jusqu'à 7 m) : régulièrement le Ferry se déplace latéralement pour utiliser la rampe au bon niveau. Après le déchargement du fret, autorisation nous est donnée de quitter le bord.

Samedi 30 novembre : après le débarquement, nous louons une voiture à Puerto Montt, direction l'île de Chiloé, que nous atteignons après une traversée d'une vingtaine de minutes en ferry.

Première halte à Ancud, charmant port de pêche (et hop un ceviche de crabe royal) et visite de la Pingouinerie à bord de petits canotes qui nous amène tout près des colonies de manchots,

des colonies de cormorans, mouettes et canards vapors ;

le plus fun étant l'embarquement de la plage, dans les rouleaux, sur des passerelles roulantes poussées par les marins en cuissardes...

Puis nous traversons la partie Nord de l'île via une piste en terre : immersion en pleine ruralité, avec de jolies fermes en bois, des troupeaux de vaches, moutons ...

Nous posons nos sacs à Castro, capitale de l'île dans une des nombreuses maisons de bois recouvertes de tuiles éponymes, notre Airbnb est pleine de charme avec ses 80 ans quoique un peu bancale avec ses planchers en pente..

Castro est surtout réputée pour ses constructions sur pilotis, les palafitos,

qui bordent les différents bras du Fjord.

mais aussi pour son église en bois classée au patrimoine de l'humanité, comme 15 autres églises de Chiloé.

La trame de nos pérégrinations suivantes s'articule autour de ses églises, dont la plus ancienne date de près de 300 ans...

Situées souvent en bord de mer, afin que les missionnaires puissent rejoindre leurs ouailles en canot, elles sont d'architectures proches, parfois peintes comme à l'origine,

parfois laissées en bois brut.

Pas de fondations, elles sont posées sur de gros rochers en partie enfouis. Les intérieurs, en bois évidemment, sont souvent de toute beauté.

Nous en visiterons 10 sur les 16 classées, mais pour nous faire pardonner nous en visiterons d'autres non classées, il en subsiste une soixantaine sur l'archipel...

La côte est très belle, déchiquetée, avec de belles plages côté houle Pacifique,

Mais côté mer intérieure, quasi toutes les anse sont occupées par de vastes fermes marines (certaines ont atteint le million de saumons), à un niveau tel que toute cette zone est polluée par les excréments de poissons.

Petite digression : nous sommes au Chili avec grèves; Non loin de notre home se situe le Lycée qui comme de nombreux établissements scolaires du Pays, ont décorè leurs clôtures avec les chaises et les tables... Une idée à importer !

Mercredi 4 décembre : de retour sur le continent à Puerto Montt, nous rendons visite au port de pêche et marché au poisson attirés par l'odeur des ceviches et les curiosités locales : chapelet de moules séchées, pains d'algues, huitres ou encore picorocos, énormes pouce-pieds, la Rolls des fruits de mer selon les locaux... (faire cuire la bête dans son coquillage au bain-marie jusqu'à ce qu'elle soit blanche, la sortir et la déguster, puis faire une soupe à partir du jus...).

Une distraction inattendue nous est offerte par des otaries qui quittent la plage via la rampe de mise à l'eau

et vont faire les poubelles du port... Ironiques, alors que parfois nous avons parcouru des dizaines de km dans un ''parc naturel'' pour en voir, ici le spectacle vient à nous...

Nous abandonnons Puerto Montt, ville besogneuse mais pas glamour pour sa voisine Puerto Varas, au bord du splendide lac Llanquihue surplombé par le vocan Osorno.

De là, nous allons de nouveau franchir les Andes en bus et retourner en Argentine, mais cela est une autre histoire...

 

 

 

 

 

 

 

 

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