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Le blog du catamaran inoui

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

12 Novembre 2015 , Rédigé par cata-inoui.over-blog.com

Mercredi 14 octobre : encore un long trajet à entreprendre au départ d'Arequipa : six heures de bus , et cette fois nous la jouons via une compagnie locale qui dessert Cabanaconde au milieu du Canyon de la Colca.

Il y a au programme de superbes paysages et le passage d'un col à plus de 4900 m, alors nous appliquons le remède ancestral contre le mal des montagnes, la feuille de coca. Nous la consommons en infusion ''la mate de coca'' , au petit déjeuner ou dans les bars.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Dans un premier temps, nous atteignons un vaste plateau d'altitude (altiplano) situé autour de 4000m. En cette fin de saison sèche l'herbe y est rare et courte. Les troupeaux de camélidés andins y paissent. Les lamas et alpagas domestiqués sont parfois proches de la route mais les vigognes sont plus farouches. Les alpagas ressemblent de loin à de gros moutons et comme ils passent 99% de leur temps la tête basse à brouter, ils sont difficiles à différencier des ovins. Une fois la tête redressée, plus de doute....

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Au col de Patapampa, à plus de 4900m, le souffle se fait court, mais pas de migraine : merci la coca !

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Le bus est bondé mais nous ne sommes que quelques gringos, la plupart des passagers sont des Quechuas et les femmes sont en costumes traditionnels, différents d'un village à l'autre, la différence la plus visible pour nous étant la longueur de la jupe et le chapeau.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Nous resterons trois jours dans la région du Canyon de la Colca, principalement à Cabanaconde, village du bout du monde situé à 3300 m d'altitude, desservi par une piste en terre, avec 3 hôtels de quelques chambres, sans internet... C'est l'immersion en pays Quechua avec une vie d'autrefois ; déplacements à cheval, les labours se font à la pelle ou avec des bœufs dans des champs en terrasses, surplombants le canyon et les costumes sont superbes : des jupes superposées, des chemisiers et les chapeaux qui sont ici entièrement brodés à la main, cela demande environ 3 mois de travail.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Ce canyon est l'un des plus profonds du monde et nous nous lançons dans un trek un peu hard : 1100 m de dénivelé, sans une partie plate, pour descendre au fond du Canyon à partir de Cabanaconde. Les hauts sommets andins dessinent des paysages à couper le souffle, déjà rare à cette altitude.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.
Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Au fond du canyon « l'oasis » de Sangalle, îlot de verdure avec piscine, offre un lieu merveilleux pour un repos bien nécessaire avant d'attaquer la remontée.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Parfois un condor nous survole, planant bien haut, facile pour lui, pour nous franchement moins !

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Notre chemin croise régulièrement depuis Nazca, celui de jeunes voyageurs qui parcourent le Pérou dans le même sens que nous : ce circuit est baptisé ironiquement "le chemin du Gringo", par analogie avec le chemin de l'Inca, la voie ancestrale qui mène au Machu Pichu. Nous nous retrouvons le soir, échangeons nos impressions, nos tuyaux et l'ambiance est des plus sympathique. Ce sera aussi une belle aventure humaine que ces retrouvailles régulières et chaleureuses avec ces jeunes routards.

A une dizaine de km de Cabanaconde, se trouve la Cruz del Condor, ainsi baptisée car les condors y sont fréquents pour profiter des courants ascendants, surtout le matin. Mais pas de taxi pour s'y rendre. La seule solution que nous trouvons est de prendre le premier bus du matin, s'y faire déposer (avec les sacs), rester deux heures sur place en attendant le bus suivant et continuer ensuite vers Chivay.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Nous ne sommes pas seuls sur le site, car des bus viennent de Chivay, voire d'Arequipa remplis de touristes, péruviens et gringos et les vendeuses de produits locaux sont aussi installées.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Mais les condors sont au rendez-vous, nous en verrons plus d'une douzaine, certains passant majestueux à quelques dizaines de mètres au dessus de nos têtes, soulevant des cris de joie parmi les péruviens.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Puis nous faisons une petite escale de quelques heures à Chivay avant de continuer vers Puno. Chivay est une petite ville agréable et animée avec encore des costumes différents dont un chapeau qui ressemble à un canotier avec un large bandeau décoré .

l n'y a pas de bus locaux direct desservant la ligne Chivay-Puno, sauf à retourner à Arequipa et repartir vers Puno (4 heures de perdues) ou alors se faire déposer en pleine Pampa à 4000m d'altitude au carrefour des routes et attendre un bus (avec de la place).

Nous choisirons une troisième solution, pour voyageur fortuné : le bus toursitique 4M Express qui relie Chivay à Puno, 10 fois plus cher (50 US$) que ce que nous avions payé pour atteindre Cabanaconde au départ d'Arequipa (trajet comparable), mais avec de nombreux services promis. L'arnaque : les arrêts touristiques prévus ne sont pas respectés, le repas sera un sandwich de pain de mie, le pseudo ''guide'' nous abreuve de banalités inintéressantes. Ce sera notre seule erreur logistique au Pérou !

L'essentiel cependant, est que nous arrivions le vendredi soir à Puno, au bord du lac Titicaca et que nous retrouvions un hôtel avec wifi.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Samedi 17 octobre : agréable surprise en sortant de l'hôtel, nous sommes en plein marché. Sur les trottoirs les paysannes ont déballé leurs produits, nous n'avions jamais vu une telle diversité de pommes de terre. Le chapeau local est le feutre rond marron...

Nous effectuons la tournée des agences pour trouver un « tour » proposant la visite des îles du lac Titicaca avec une nuit sur une des îles, dans une famille Quechua. Finalement à un coin de rue, nous retrouvons de jeunes amis qui nous communiquent un bon tuyau que nous concrétisons.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

En ce début de week-end, les péruviens font la fête, sur une petite place des orchestres et des groupes de danseurs, avec des costumes superbes, se succèdent, il n'y a pas d'espace prévu pour les spectateurs, nous nous faufilons donc entre les participants ravis de notre présence, Marie-Noëlle est même invitée à participer aux danses.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Marie-Noëlle est même invitée à participer aux danses.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

La bière amenée par caisses, coule à flot, il est à peine midi et certains sont déjà un peu éméchés.

Un peu plus loin, une autre musique attire notre attention : il s'agit d'un club privé dont la porte est ouverte, avec une population très classe qui danse aussi. Nous sommes également conviés à nous joindre à eux.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

L'après midi nous nous rendons à la nécropole de Sillustani, située sur une hauteur. De plus cette nécropole se caractérise par ses hautes tours funéraires (chullas) où se faisaient enterrer les dignitaires pré-Incas et plus tard Incas ; comme ils se savaient visibles de loin, ils n'avaient pas quitté le monde des vivants... Encore un joli site émouvant, dont les tombes ont été pillées par des voleurs ou les Conquistadores... Sauf une, dont le trésor, une parure en or de plus de 500 pièces a été découverte il y a une quarantaine d'années et est exposé au musée de la ville de Puno.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Le soir après le dîner, nous suivons des musiciens qui entrent dans une salle municipale, encore une fête : avec notre amie Marrit, nous sommes les seuls gringos, les participants nous coiffent de bonnets en forme de cône, nous offrent à boire de la Cusqueña (bière locale) : toujours cet accueil incroyable !

Le lendemain nous embarquons avec un groupe d'une trentaine de personnes de 8 nationalités différentes, et nous naviguons sur le lac Titicaca ; une heure plus tard nous atteignons les célèbres îles Uros, îles flottantes faites de roseaux. L'île où nous abordons est habituée à recevoir des touristes et son responsable nous tient un discours de bienvenue en Aymaras (une langue pré-Inca parlée par un million de péruviens) nous remerciant de l'aider par notre visite, à maintenir les tradition des Uros.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Un tour en barque de roseau, une explication avec maquette de la construction de l'île et de la vie sur les Uros … C'est artificiel mais très bien interprété. Quatre familles vivent sur cette île d'environ un are, l'entente a intérêt à être harmonieuse. Concessions à la modernité : un panneau photovoltaïque et une barque en plastique avec un moteur hors-bord. Il subsiste environ 80 îles de ce type en baie de Puno.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Nous rembarquons et après plus de deux heures de navigation rouleuse car le lac est vaste et un vent d'Est a levé une petite houle, nous rejoignons une des plus grandes îles du lac : Amantani.

Ici la vie et le travail sont communautaires et tous les revenus agricoles de l'île sont partagés, la manne touristique également. L'île est divisée en communautés et chaque communauté reçoit les groupes de touriste à tour de rôle.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Le '' président '' de la communauté de Colquecachi, la communauté qui nous accueille, veille à ce que chaque famille ayant aménagé une chambre avec un confort minimal, accueille des touristes à tour de rôle. Blanca nous prend en charge, nous amène dans sa maison et nous montre notre suite, une chambre joliment décorée et un salon salle à manger et elle nous nourrit avec des plats locaux copieux. Certes le confort reste sommaire, pas de chauffage ni eau chaude sanitaire, toilettes au fond du jardin mais un peu d'électricité grâce aux panneaux solaires.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Toute la communauté joue le jeu pour l'accueil de notre groupe, à commencer par un match de foot : locaux supportés par les membres de la communauté, contre visiteurs.

En fin d'après midi nous montons à l'un des sommets de l'île (4140 m : soit plus de 300 m d’ascension), où se trouve le temple de Pachatata, toujours vénéré par les Quechuas. Au loin nous apercevons les sommets enneigés de la Cordillère Bolivienne et le coucher de soleil... Nous rentrons à la nuit, les températures sont voisines de 0°C, l'altitude moyenne du lac est de 3810 m et souffle un vent froid.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Après le repas, nous sommes conviés à une soirée musicale et dansante organisée par la communauté : nous voici donc en costumes Quechua, fournis par la famille. Grâce à notre excellent guide, nous apprenons tout du code vestimentaire local : ainsi Marie-Noëlle est vêtue d'un chemisier avec des roses rouges donc ''fille à marier '' !

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

C'est Jenny la fille de Blanca qui nous amène à la soirée et apprend à danser à Marie-Noëlle. Le groupe de musiciens est d'un excellent niveau.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Pour la nuit, nous avons superposé quatre lourdes couvertures de laine et une fois le lit réchauffé, à part le poids inhabituel, c'est confortable.

Merveilleuse surprise, notre famille d'accueil nous offre deux bonnets à oreilles, tricotés maison, nous avions apporté un cadeau et nous leur achetons deux autres bonnets.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Blanca et Jenny sont formidables de gentillesse et de prévenance et le lendemain, après le petit déjeuner, de retour au port, ce sera des embrassades ; un moment fort de notre voyage. (Si nous ne parlons pas du mari de Blanca, c'est que, comme de nombreux hommes de la communauté, il travaille à Puno et ne rentre que rarement)

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

Nous partons ensuite pour Taquile, l'île voisine située à 10 km, célèbre pour ses tisserands-tricoteurs, dont le savoir faire a été classé au patrimoine immatériel de l'Humanité. Toute l'activité de l'île est orientée textile, les femmes laminent inlassablement le fil de laine (mouton ou alpaga) pour le rendre très fin et les hommes tricotent : une semaine de travail est nécessaire pour un bonnet à oreilles pour touriste, un mois pour un bonnet de célibataire local dont une moitié est blanche sans décoration, deux mois pour un bonnet d'homme marié entièrement décoré. Ici pas de vente directe, mais via la coopérative, prix affichés, pas de concurrence.

Ici encore les costumes sont différents et les hommes qui ne s'exilent pas de leur île pour traviller portent tous un costume traditionnel.

Le Pérou (2/3) : canyon de Colca, Puno, lac Titicaca.

De retour à Puno, nous errons en ville au milieu des locaux, ce sera notre ville préférée au Pérou. Il n'y a pas de site touristique majeur ici, si ce ne sont les rives du lac Titicaca, mais il y règne une ambiance qui nous semble ''vraie''.

Mardi 20 octobre : une longue route nous attend d'ici Cuzco, 8 heures, nous la parcourrons de jour pour admirer les paysages, en bus hyper confortable (type ''cama'') et comme la concurrence est rude sur cet itinéraire, j'obtiens des billets à moins de 10 US$, mais cela est une autre histoire.

Lama pas faché par Capitaine Hadock !

Lama pas faché par Capitaine Hadock !

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