Guatemala : les cerfs-volants de la Toussaint

Samedi 31 octobre : nous voici de retour au Guatemala, dans la capitale car demain un spectacle inhabituel va avoir lieu.

En attendant nous déambulons en ville et visitons des musées dont celui d'Archéologie renfermant de belles collections sur les Mayas ; en 24 h nous avons délaissé les pierres ajustées des Incas pour les sculptures sophistiquées des Mayas, un grand écart !

Le musée du chemin de fer, est plus modeste mais attachant, avec ses vieilles locomotives et wagons du 19éme siècle, nous nous croyons dans un train de Western.

Le dimanche dès l'aube, nous filons en ''chicken bus'' à Santiago Sacatepequez, à une trentaine de km de la Capitale. Nous sommes le premier novembre et les Mayas ont adapté cette fête catholique à leur culte des morts. Ils viennent donc rendre visite à leurs morts dans une ambiance de fête et pour communiquer avec eux utilisent des cerfs-volants porteurs de messages (car évidemment tous leurs morts sont au ciel !)

Et depuis plus d'une centaine d'années, à Santiago Sacatepequez, la tradition des cerfs-volants a atteint la démesure.

Nous assistons donc au montage des cerfs-volants géants, faits d'une armature de gros bambous, de toile et et de papiers collés pour la décoration,

hissés verticalement pour la présentation

et amarrés aux tombes

Les plus grands atteignent 19 m de diamètre, auquel il faut rajouter les hampes de drapeaux.

Nous ne verrons pas leurs envols (si ils ont eu lieu) car cela nécessite beaucoup de vent (ils pèsent plusieurs centaines de kg) et lorsqu'ils retombent, ils ont une forte probabilité de se briser, donc les envols éventuels ne sont tentés qu'en fin d'après midi.

Lorsque nous quittons le site vers 14h, seuls les petits et moyens (5 m de diamètre quand même) volent et c'est très festif dans le cimetière :

des familles sont assises sur les tombes et pique niquent

et il y a un podium avec chanteurs et chanteuses dont une assez sexy qui fait reprendre les chants par le public, avec tellement d'entrain que les morts doivent s'y joindre aussi !

En fin d'après midi nous prenons un bus vers le Rio Dulce et vers 22 h nous retrouvons Inoui.

En notre absence une borne wifi a été installée dans la marina et nous captons Internet du bateau, alors qu'avant nous devions nous rendre à la réception de l'hôtel, c'est très confortable !

Les travaux s'enchaînent, les classiques : antifouling, remise en place des voiles et accastillage mais aussi des travaux pour maintenir notre vieux canot (32 ans quand même) en état acceptable. Rien de dramatique mais très chronophage. En plus, la pluie abondante certains jours, ne nous facilite pas la tâche.

Cette année l'ambiance est moins conviviale et festive à la marina que l'an passé : après le renvoi de l'ancien manager, Jean-Claude, une grande partie de la colonie française l'a suivi dans sa nouvelle marina et la population actuelle est anglo-saxonne : sympathique certes mais les échanges sont plus limités.

Finalement le jeudi 12 novembre Inoui est placé sur la remorque de mise à l'eau et va barboter heureux dans le rio. Nous pouvons enfin ranger les pinceaux et caisses à outils et penser à l'avitaillement.

Dimanche 15 novembre, nous larguons les amarres et descendons le Rio Dulce vers la mer. Demain nous irons à Livingstone pour effectuer la sortie du Guatemala et nous diriger ensuite vers Cuba, mais cela est une autre histoire.