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Le blog du catamaran inoui

Les îles Caïmans

13 Mars 2014 , Rédigé par cata-inoui.over-blog.com

Les îles Caïmans

Lundi 26 février : la météo est clémente et notre visa touristique expire aujourd'hui, nous déradons de la marina en début d'après-midi. Le cap est mis sur Cayman Brac, une des petites îles de l'archipel où la clearance d'entrée peut être effectuée, environ 130 miles à parcourir. L'ambiance est de style relax-flemme à bord d'Inoui. Nous avons besoin de récupérer après le séjour Jamaïcain. Inutile de forcer Inoui qui avance tranquillement autour de 6 nœuds, nécessitant seulement de petits réglages de voiles dans ce vent léger et variable. Lectures avec veille, alternent avec le sommeil, et les falaises de Cayman Brac se découpent majestueuses.dans le matin. Les autorités contactées par VHF nous dirigent vers une bouée au Sud-Ouest de l'île et viennent nous chercher en vedette. Les formulaires des Customs et de l'Imigation sont rapidement remplis, les fonctionnaires sont aimables et chaleureux. Ils nous reconduisent à bord d'Inoui et s'ensuit la particularité locale, la pulvérisation anti-moustique obligatoire et payante (une vingtaine d'€), dans tous les coffres et l'intérieur du bateau, le tout dans une ambiance bon enfant, le préposé me tend son appareil photo et me demande de l'immortaliser à l'avant du bateau.

Les îles Caïmans

Deux autres bateaux sont proches de nous, mais ce mouillage est rouleur avec ce vent de Nord-Est, à regret nous abandonnons nos voisins et tentons le mouillage dans le lagon au Sud-Ouest de l'ïle. L'entrée balisée n'est large que d'une vingtaine de mètres avec 2,5 m de fond, c'est impressionnant de voir les rouleaux déferlant sur les récifs, de part et d'autre d'Inoui. Une fois à l'intérieur, le chenal zigzague entre les hauts fonds, les fonds sont faibles, je verrais 1,3 m au sondeur, Inoui cale 1m, c'est limite mais cela passe sans trop d'angoisse car il s'agit de sable !

Nous prenons une bouée disponible. Pour préserver les coraux, les autorités ont mouillé des bouées « publiques » tout autour des îles, en contrepartie, il est interdit de mouiller l'ancre sauf sur fond de sable.

Les îles Caïmans

La plongée et le snorkelling étant la principale activité touristique de l'île, une dizaine de vedettes stationnent également dans le lagon et visitent journellement les différents spots de l'île.

Nous ne regrettons pas notre déplacement. L'eau est plate, turquoise : à 50 m sur tribord, la barrière de corail avec les rouleaux et à 50 m sur babord, une plage de sable avec cocotiers, plage certes bordées, de ci de la, par des resorts, mais de tailles modestes et sans vigile ni haut mur comme en Jamaïque.

Les îles Caïmans

Du mercredi au vendredi : après l'agitation de la Jamaïque, nous partons pour une période de farniente avec lectures, bains, promenades à pieds. L'ambiance sur l'ile est sereine, tous les habitants nous saluent, certains s'arrêtent pour nous prendre en voiture. Les maisons sont belles et en très bon état, entourées de fleurs et sans aucune clôture, aucun parfum d'insécurité, mais très peu de vie extérieure, personne dans les rues et pas d'enfants visibles.

Les îles Caïmans

Nous louons une voiture pour visiter l'île longue d'une vingtaine de km et comportant quelques petits bourgs regroupant les 2000 habitants. Les villages sont proprets avec plusieurs églises mignonnettes, les paysages naturels les plus originaux sont liés à la présence de falaises calcaires creusées de grottes ou offrant des points de vue superbe sur l'île ou la mer. Sans compter les oiseaux y ayant établi des colonies, comme les frégates ou les fou bruns dont certains nichent avec des jeunes poussins tout blancs.

Les îles Caïmans

Vendredi matin nous quittons notre lagon pour nous rendre à Little Cayman distante de quelques miles. Le vent est faible, Inoui trainasse à 3-4 nœuds sur une mer plate. Vers midi, comme nous ne voyons pas de bouée au Nord-Est de l'île, nous mouillons sur un fond de quelques mètres que je pense être de sable. Après le repas, je plonge et je constate que le fond est clair mais parsemé de coraux, dont de nombreuses gorgones et la chaîne d'ancre racle le fond. Le mouillage est rapidement remonté et nous continuons notre tour de l'île, un peu honteux des petits dégâts occasionnés et rétrospectivement inquiets du risque d'amendes dont le montant est assez élevées.

Plus au Sud, les bouées apparaissent, mais nous visons le lagon du Sud-Ouest.

L'entrée étroite mais balisée ne pose pas de problème dans ce temps de demoiselle, le lagon est vaste, le fond de sable régulier autour d'1,8 m et les bouées nombreuses.

Du samedi au lundi : nous étions venus passer une nuit à Little Cayman, nous y restons quatre, tant le lieu nous plait. L'île est plate, peuplée de 170 habitants regroupés au Sud de l'île, le lagon où nous nous trouvons est bordé d'une plage avec cocotiers et quelques petites résidences avec pontons pour les vedettes emmenant les plongeurs.

La baignade dans l'eau turquoise autour du bateau est un régal, le fond est parsemé de lambis, le lest du coffre de mouillage héberge des langoustes. Des raies et autres poissons se promènent aux alentours.

Les îles Caïmans

La détention de fusil harpon est prohibée à bord des bateaux, nous avons bien dissimulé les notres, il n'est donc pas question que je les sorte malgré les beaux tableaux de chasse prévisibles, je me contente de photos. Le respect de la nature est omniprésent sur cette île, y compris en faveur des iguanes

Au programme, tous les après-midi, 2 à 3 heures de marche vers les différents points de l'île pour finir à l'unique bar-restaurant « the Hungry Iguana » et son wifi.

Les îles Caïmans

Une baignade dans un autre lagon plus corallien me fait rencontrer d'autres poissons multicolores mais aussi un requin taupe qui fuit à mon approche et un gros barracuda qui m'observe longuement.

Puis nous regagnons Cayman Brac pour effectuer la clearance de sortie. En effet, bizarreie administrative, lorsque nous allons de Cayman Brac à Gran Cayman, il est nécessaire de faire les formalités de sortie puis d'entrée une fois arrivé sur l'autre île.

Les îles Caïmans

Mercredi 5 mars : nous prenons contact avec les Autorités pour les formalités, mais celles-ci nous annoncent qu'aujourd'hui, mercredi des Cendres, c'est une des Bank Holydays, il y a un cout d'overtime de 90 Cayman $ (soit presque autant en €) et comme le lendemain ce sera de nouveau gratuit, nous différons le départ. C'est un peu ubuesque car ils sont de service, présents sur le quai pour contrôler les passagers qui débarquent d'un quatre-mats de croisière et que le lendemain ils feront le déplacement rien que pour tamponner nos papiers.

C'est un jour de pluie quasi continue, nous recueillons près de 100 litres d'eau, ce qui permet de faire des lessives. Finalement le temps n'est pas perdu.

Le jeudi après midi nous déradons de Cayman Brac vers Gran Cayman distante de 95 miles, le vent est bon, Inoui file à 8 nœuds puis ralentit dans la nuit sous l'effet d'un vent léger, ce qui nous fait arriver au lever du jour à la pointe Sud Est de Gran Cayman, pour longer de jour la côte Sud et de contacter les autorités aux horaires de bureau. La Port Authority nous assigne une bouée d'attente et nous fournit les papiers à remplir puis nous dirige vers le quai des douanes. Un quai en béton sale avec du ressac et des têtes rocheuses à quelques mètres. Une horreur, Inoui tire sur ses amarres, écrase ses pare battages et se salit la coque ; heureusement nos papiers sont vite tamponnés et nous pouvons repartir sur notre bouée. Ce ressac est lié en grande partie au passage des navettes qui débarquent les passagers d'un énorme paquebot de croisière ancré dans la rade. Gran Cayman est une destination privilégiée des croisièristes, nous verrons jusqu'à 4 paquebots d'une capacité de 3000 passagers ancrès en même temps dans la baie de George Town.

Les îles Caïmans

Nous nous écartons de ces remous et rejoignons 4 autres voiliers dans une zone de bouées publiques située à un demi mile au Nord.

Du samedi au lundi : nous débarquons visiter Geoge Town, la capitale de l'île. Le front de mer est principalement occupé par des boutiques pour croisièristes, bijoux, alcools, souvenirs, T-shirts, dans les rues un peu en retrait nous apercevons quelques beaux immeubles bancaires, paradis fiscal oblige, mais pas de bâtiments anciens, juste une placette avec quelques statues originales ; une ville sans âme qui ne nous enthousiame pas.

Lors du ravitaillement dans un supermarché, nous sommes surpris par la qualité, la diversité et l'abondance des produits mais aussi par le coût, tout est importé, l'île ne produit quasi rien.

L'objectif de l'après-midi est de rejoindre le grand lagon au centre de l'île, entre autre pour rejoindre un chantier avec mécanicien diéseliste. Nous déradons et longeons une des fiertés de Gran Cayman, la longue plage de sable (Seven Miles Beach), bordées de cocotiers et de nombreux hôtels ou résidences, la plupart discrets, n'excédant pas 2 étages, sauf quelques batisses dépassant du paysage d'une dizaine d'étages comme des verrues inélégantes.

Une fois quitté l'abri de la côte, nous nous apercevons que la houle de Nord-Est est importante, ce qui va rendre l'accès à la passe dans la barrière de corail un peu dangereux, alors nous allons prendre une bouée devant la grande plage. Nous sommes au milieu de vedettes de plongeurs, dont les capitaines nous indiquent gentiment que les bouées sont privées mais qu'une, très solide, est libre et que nous pouvons en disposer « and enjoy your stay ».

Notre programme classique reprend, balades sur la plage ou dans l'île, bains, lectures, quand une force intérieure me pousse vers le moteur tribord dont la pompe à eau de mer fuit abondament, plus d'un litre à l'heure. Par le passé, j'avais déjà essayé par 2 fois de démonter cette pompe pour changer les joints spis. Comme elle est très peu accessible, j'avais du renoncer et faire appel à un pro qui avec des outils spéciaux pouvait accéder aux vis.

Cette fois, je m'obstine, démonte des piéces alentours et après deux heures d'efforts dans des positions de yogi, j'arrive à l'extraire. Le remplacement des joints et de l'axe un peu usé, est un jeu d'enfant, mais la remise en place est aussi longue et pénible que l'extraction. Cependant j'y arrive : trop fier le Didier, quoique maudissant les ingénieurs Volvo qui ont pu concevoir cette installation.

Les îles Caïmans

La concentration des vedettes de plongeurs dans notre secteur est liée en partie à la présence de l'épave du Kitiwake, située non loin. La plongée est une des principales activités touristiques de l'île, à juste titre, les fonds sont superbes et la nature très préservée. Mais en plus, des bâtiments de guerre désaffectés ou abandonnés à Cuba par les Soviètiques, ont été rachetés et coulés pour constituer des récifs artificiels.

Le Kitiwake est de ceux-la, il git par 17 m de fond, ses superstructures étant à quelques mètres de la surface. Il est entouré de bouées et matin et après midi, nos voisins de mouillage y aménent des palanquées de plongeurs. Nous profitons de la pause de midi, où des bouées sont disponibles, pour aller rendre visite à l'épave et faire quelques photos.

Dans l'après-midi de lundi, la houle s'est calmée et par un vent modéré de Nord-Est, nous tirons des bords le long de la côte Nord et nous pénétrons enfin dans le vaste lagon. Ce lagon posséde des criques secondaires, nous optons pour la plus vaste, Governor's Creek, où nous trouvons de la place pour mouiller (c'est un fond de sable). Ces criques sont bordées de maisons privées ou petites résidences avec quais ou pontons, le tout formant un ensemble opulent mais la plupart du temps discret et de bon goût.

Le lendemain est une journée shopping avec Inoui comme moyen de transport dans le lagon, et à chaque étape nous mouillons l'ancre et descendons en annexe. Une première escale pour le gazoil duty free et quelques bricoles chez le shipchandler, qui hélas n'avait pas en stock la batterie de mes rêves. Une autre escale s'est donc imposée avec un peu de marche à pieds pour trouver un vendeur de batteries dans le parc industriel. J'y déniche la bonne mais, c'était prévisible, un peu cher : 177 Cayman $. Timidement, je parle d'une « discount » ; le vendeur me demande si je peux payer en liquide, le prix est alors ramené à 132 $. Je n'ai pas cherché à comprendre, j'ai sorti mes billets. J'ai une facture, avec garantie etc...et elle permet même au moteur de démarrer !

Les îles Caïmans

Le lagon est fermé au Nord par une barrière de corail et des raies (stingray) ont élu domicile à l'abri de cette barrière. Stingray City, un banc de sable avec une profondeur voisine d'un mètre, est une des attractions de l'ile, des dizaines de bateaux de toutes sortes y amènent journellement des touristes qui viennent nager entre les raies. En ville il y a même un monument en bronze avec des raies, plusieurs marques diverses utilisent le nom de stingray, c'est devenu un des emblèmes de l'île. Inoui se joint aux bateaux visiteurs et ne regrette pas le déplacement. Les raies habituées à être nourries se déplacent entre les baigneurs, viennent nous toucher espérant de la nourriture. Au début nous sommes un peu effrayés puis nous nous prenons au jeu et les caressons sous le ventre au passage. Il y en a des dizaines, certaines dépassent le mètre d'envergure. Les photographes des proméne-touristes font poser les clients avec une raie dans les bras ou sur le dos, le spectacle est unique !

Les îles Caïmans

Cependant nous commençons à nous lasser de cette usine à touristes, un créneau météo est assez favorable pour une traversée vers le Bélize samedi 15 mars, le départ est imminent, nous nous préparons à cette dernière longue traversée de la saison, Un peu moins de 400 miles, 2 nuits de mer, peut être 3, selon la force des vents.

En effet pour rejoindre San Pedro sur Ambergrey, notre point d'arrivée au Bélize, il faudra se présenter obligatoirement de jour, pour franchir une passe délicate dans la barrière de corail, mais cela est une autre histoire.

D'autres photos sur Picasa en cliquant ici

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M
Hé l'ami Didier, c'est pas souvent que tu gratifies de photos sous-marines. Les iles Caïmans étaient connues pour leurs requins fiscaux mais pas pour leurs raies apprivoisées. Quelle clarté de l'eau pour le PMT. Bon Bélize à vous deux !
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