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Le blog du catamaran inoui

Les iles du Cap Vert , premières impressions.

23 Novembre 2010 , Rédigé par cata-inoui.over-blog.com

Les informations que nous avions sur les Cap Verdiens étaient contradictoires selon les sources, gentils et accueillants, risque de vols et agressions, taxe de gardiennage obligatoires,enfants quémandeurs, administration pénible etc..


Avant de débarquer, nous observons à la jumelle la vie sur le quai du port : guère rassurant tous ces noirs, assis sous l'unique arbre, ils nous guettent, ils vont nous taxer, peut être même sont ils cannibales...la peur de l'inconnu !

pecheurs.jpg

 

 

 

 

Je me risque en même temps que rentrent les premiers bateaux de pêche, après une nuit en mer. Tout le monde aide à l'ammarage des bateaux, au déchargement du poisson, ou en achète, personne ne s'intéresse à moi ! Je suis pourtant le seul blanc sur le quai, la prochaine fois, je me peindrai en rouge !

 

 

 

Premier obstacle franchi, maintenant les formalités d'entrée : le capitaine du port est l'homme le plus charmant du monde, il parle un français correct, répond à mes demandes de renseignements même extra maritimes et lors de mon départ comme il apprend que je ne suis jamais allé dans le port suivant, il sort une carte de détail et me donne des renseignements précieux. Les deux passeports sont tamponnés (100 ECV ou 1 € le tampon) en deux miniutes par la police de l'immigration, nous sommes libres de circuler au cap vert : plus simple, tu meurs !

L'après midi nous prenons un « Aluguer », minibus qui assure la liaison Palmeira Espargos, la capitale de l'Ile. A la banque, grosse déconvenue, nos cartes Mastercard ne sont pas acceptées dans les distributeurs (uneVisa le serait) et il nous faudrait passer par le guichet avec moults démarches et une commission excessive. J'avais assuré en apportant des Euros que l'on change contre des Escudos du Cap Vert (110 ECV pour un euro, en gros un ECV est égal à un centime d'euro, facile la conversion), nous trouvons un cyber pour nos mails et l'article du blog.

Ballade en ville, les Cap verdiens vivent beaucoup dehors, des enfants jouent dans la rue, des parents jouent aux cartes ou à l'ouril, des artisans travaillent dehors comme un couturier installé avec sa machine à coudre sous un arbre, on se sent bien au milieu d'eux.

Retour au port en Aluguer, j'adore ce mode de transport de par sa simplicité et sa fonctionnalité ; on retrouve les même dans de nombreux pays avec des noms différents... Mais ici il y a en plus l'ambiance. L'Aluguer démarre lorsqu'il est plein, alors il faut raccoler et certains voyageurs aident le chauffeur, on se déplace et on se tasse au fur et à mesure des arrivées et si il reste moins de place que le dernier groupe d'arrivants, un ou deux passagers cèdent leurs places et prendront le suivant....Cela chahute dans le bus, au passage les amis sont salués, la musique est à donf' la plupart du temps, un vrai spectacle ! Le tout pour 50 ECV par passager.

porteuses.jpg

 

 

 

La population (noire, plus ou moins métissée) est vraiment très cool, souriante et gentille, beaucoup comprennent le français ou l'anglais, l'ile est propre, un gros effort est fait dans ce sens, il n'y a pas de misèreux, ni mendiants, ni gosses qui sollicitent. Faut dire que pour l'aspect extérieur, sous les tropiques, un short de surfeur, un T shirt propre, des tongs et tu es habillé classe ! Malgrè la simplicité de la tenue, il y a une belle recherche d'élégance chez les filles, très à l'aise et elles sont canons et agréables à regarder. Je croise une superbe demoiselle au débardeur moulant et échancré avec écrit au niveau de la poitrine « Enjoy the view, baby », merci, papy a enjoyé !

 

 


Porteur-d-eau.jpgIls sont beaux et musclés, une vie saine avec des efforts physiques liés à l'environnement. Pas de voiture, l'eau à porter. Il n'y a pas d'eau courante dans les maisons capverdiennes, il y a une fontaine publique qui fournit l'eau venant en général de l'usine de déssalement. Yapluka la ramener à la maison en bidon sur la tête ou en brouette. Après quelques tours, pas besoin de passer à la salle de muscu.

Vraiment ces premiers jours à Sal nous laissent une très bonne impression.

Palmeira est une zone de travailleur, pêche, port, quelques entreprises , sans insécurité. II n'y a jamais eu de vol auprès des plaisanciers, on peut laisser le bateau et l'annexe en confiance. Ce n'est pas le cas, nous dit-on dans le sud de l'ile car c'est la zone de développement touristique et des vols s'y produisent. D'autre part la houle déferlant sur la plage, et rendant le débarquement délicat. Nous décidons d'y aller en Aluguer.

 


Futur-Santa-Maria.jpgSanta Maria au sud de l'ile, est devenue la proie des promoteurs avec de nombreux hotels et villages de vacances pour touristes principalement européens. Le site est superbe mais l'ambiance n'est plus la même, nous sommes régulièrement acrochés par des marchands, la plupart congolais ou maliens, et on retrouve les mêmes distractions à touristes qu'aux Canaries, Baléares avec certes une densité moindre.

 

 

 


rue-locale.jpgLes trois premières rues parallèles à la mer sont plutôt touristiques, les locaux se retrouvent plus loin. Et là, même ambiance sympa qu'à Espargos et Palmeira avec des enfants jouant dans la rue ou se rendant à l'école. Ils sont alors en « uniforme ». Les écoles sont trop petites devant le nombre d'enfant, elles ne les accueillent qu'une demi journée par jour à tour de rôle. Solution efficace, le taux d'alphabétisation est le plus élevé d'Afrique

 

 

 

 

 

Jeudi matin, je récupère la clearance du bateau après avoir payé la taxe de 700 ECV.

Nous partons pour l'ile de Boavista avec un stop dans une baie abritée au sud ouest de Sal : plouf dans l'eau turquoise avec une première chasse sous marine pour moi.

 

L'étude de la carte nous indique que pour l'entrée du mouillage de Sal Rei port de Boavista, c'est tout droit, le point est entré dans le GPS, nous avons 31 miles à parcourir au largue par 15 noeuds de vent. La voilure de route est établie, Marie-Noelle s'accorde une petite sieste, j 'écris en veillant. 4 heures plus tard, on arrive, on affale, on mouille, 7,5 noeuds de moyenne , Ce n'est pas avec le récit de cette traversée que je pourrais gagner le prix du roman d'aventure ! Même si je rajoute que j'ai vu au loin un trois mats hollandais sous voiles, croisé deux bateaux de pêche que j'ai salué , salut rendu par les pêcheurs avec des grands gestes. Mais c'est le type de croisière que nous aimons, Inoui file tranquillou à plat, sans se fatiguer et sans nous fatiguer.

Vendredi nous partons visiter Sal Rei et effectuer les formalités d'entrée.

Boucherie.jpg

 

 

Un groupe s'active sur les rochers au bord de l'eau. C'est le lieu de dépeçage des animaux, une carcasse de mouton est deja préparée et les bouchers s'affairent sur celle d'un veau. L'étal est un gros rouleau pour cables, les couteaux sont affutés sur les rochers, le rinçage s'effectue à l'eau de mer, et les déchets vont nourrir les crabes. L'HACCP ne semble pas les préoccuper.

 

 

 

 

Nous trouvons la capitainerie du port, l'officier est sorti, nous devons patienter une heure...Pas grave un caboteur décharge sur le quai, nous assistons au spectacle. Les marchandises sont posées à même le quai et récupérées entre autre par des chinois spécialisés dans l'électroménager, Une capverdienne installe un fast food à l'ombre du bateau : un sac de pain, une bassine de boulettes en sauce, un couteau et hop le bon sandwich pour le travailleur. Encore craintifs ily a quelques jours , nous sommes ébahis comme des gamins devant cette féérie « africaine »

Nous repérons notre officier de port, plus ou moins en train de glander, il nous conduit un peu contrarié à son bureau, Il va falloir jouer fin pour obtenir la clearance, car le week end les bureaux sont fermés et nous ne voulons pas rester ici jusqu'à lundi. On fayotte un peu et il nous donne une clearance avec départ dimanche, en me précisant que légalement... « Yes I know, Sir, Thank you very much, Sir »

Retour en ville, le quartier Capverdien avec ses boutiques locales, jouxte la zone touristique, boutiques de fringues et « artistes » africains accrocheurs, locations de 4X4 et quad ...deux mondes différents. Avec au centre, l'Eglise et le marché municipal .

 


Dunes.jpgBoavista est décrite parfois comme un morceau de Sahara égaré dans l'atlantique, car elle est partiellement recouverte de dunes de sables blanc avec des oasis. Nous allons visiter, l'ancienne capitale Rabil, un peu endormie maintenant, en Aluguer pour profiter des paysages : nous préférons comparer les dunes à celles du Pilat , les palmiers remplaçant les pins.

 

 

 

Bien sur, baignades régulières dans une eau à 26 °C, ballade sur les dunes cotières au sable blanc très fin, chasse pour Didier qui nourrit l'équipage.

 

 

Nono-Barre.jpgDimanche départ dès 6 h pour Maio, 68 miles au sud. Le vent est faible de nord. Nous nous dégageons de Boavista au moteur, puis nous tirons des bords de grand largue sous spi asymétrique avec une houle de 2 mètres. Après quelques heures, catastrophe, le pilote ne tient plus le cap ! Quelques bidouillages et je découvre que la batterie est déchargée. Et pour cause, le spi fait de l'ombre aux panneaux solaires qui ne rechargent que faiblement. Pour la première fois depuis le départ, Marie-Noelle retrouve le plaisir de la barre.

 

 

Arrivée à Maio vers 17 h, nous sommes 2 voiliers dans le mouillage. Je nage au milieu de bancs de petits poissons et je vois au fond de beaux spécimens. Je ne tirerai pas les plus grosses pièces, nous ne pourrions les manger à deux et elles sont trop belles dans l'eau.

Le débarquement se fait en annexe sur la plage ou la houle déferle, il faut viser entre les rouleaux et vite sauter. Cela c'est la théorie, car un rouleau nous surpend et on se retrouve en vrac les fesses dans l'eau.

Senne.jpgLes pécheurs remontent une senne qu'ils ont déployé à partir de la plage, ce coup de filet ramène une dizaine de kg de sardines et maquereaux, preuve de la richesse en poisson de ces eaux. La ville est calme, belle avec ses rues pavés héritées de l'époque coloniale portugaise, sa belle église, ses marchands locaux. C'est magnifique, nous sommes hors modernité, une petite ile pas encore transformée par le tourisme.

 

 

 

 

 

L'après midi nous partons vers Praia la capitale de l'archipel et de l'ile de Santiago, distante d'une vingtaine de miles. Au petit largue, sous voilure de route, Inoui file à 8 noeuds avec Marie-Noëlle à la barre et moi à la biblio pour Praia. Le mouillage a l'air excellent mais les propos ne sont guère rassurants quant à la sécurité. Le port est quasi désert, seulement 3 voiliers habités dans la rade alors que c'est l'un des deux points de départ des voiliers vers les Antilles ou le Brésil.


A peine l'ancre mouillée, je vais au renseignement auprès des voiliers français, tous deux des habitués des lieux. Suite aux nombreux vols et agressions ces dernières années, les voiliers ont fui cette escale et préfèrent Mindelo dont la réputation s'est améliorée. Fort des conseils recueillis nous laissons l'annexe cadenassée au poste à essence, en promettant un pourboire au gardien et partons en ville un peu moins détendus que la semaine écoulée. Les propos de la police maritime ne sont guère plus rassurants.

 

Mais il y a de belles choses à voir à Santiago....

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J
<br /> Passionnantes, vos aventures. Il me tarde d'en faire autant ! Je ronge mon frein car dans quelques mois ce sera mon tour.<br /> En attendant continuez à nous tenir en haleine.<br /> <br /> <br />
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