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Le blog du catamaran inoui

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

24 Avril 2014 , Rédigé par cata-inoui.over-blog.com

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

Du lundi 31 mars au jeudi 3 avril : Après nos incursions dans l'intérieur du Belize et le monde Maya, nous partons à la découverte de l'autre face du pays : la barrière de corail et ses possibilités de snorkeling.

Si on essaye de résumer la géographie de la côte du Belize, on peut dire qu'elle est bordée sur toute sa longueur par la barrière de corail avec quelques ilots de sable, et entre la barrière et la côte, se trouvent des ilots recouverts de mangrove, avec souvent des échancrures ou un dédale de chenaux offrant de bons mouillages de nuit.

Notre stratégie est donc de mouiller dans la journée près de la barrière et d'y plonger, mais comme l'abri du vent y est faible et la mer un peu agitée, nous revenons passer la nuit au calme dans la mangrove.

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

La navigation est agréable en absence de houle arrêtée par la barrière de corail, mais pas simple dans notre zone de navigation, car les pâtés coralliens et les bancs de sable sont nombreux et pas toujours visibles quand le soleil est de face, or le matin nous faisons plutôt route à l'Est et le soir à l'Ouest. Une vigilance permanente est indispensable et parfois nous nous faisons quelques frayeurs découvrant au dernier moment un récif submergé.

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

Le premier jour, nous nous approchons de Rendez Vous Cay, superbe avec une plage de sable, des cocotiers et des navettes en provenance des paquebots. Un Ranger en kayak vient à notre rencontre et nous invite à rester à distance, l'île est réservée aujourd'hui pour les croisiéristes.

Ils sont plus d'une centaine, en groupe encadrés par des « guides », à palmer au dessus des récifs entourant l'île.

Nous mouillons Inoui un peu au large et allons visiter nous aussi les spots de plongée riches en coraux et poissons, puis l'île après le départ des derniers touristes. En fait, elle est entourée d'un muret en béton pour éviter l'érosion, c'est un bac à sable d'à peine 100 m² avec des palmiers.

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

Tobago Cay et South Water Cay, nos escales des jours suivantes offrent de jolis spots de snorkeling,

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

Ces îlots sableux d'une dizaine d'ares sont occupés par des hébergements pour touristes, des cases ou petits bungalows, les pieds dans l'eau à l'ombre des cocotiers, la ville la plus proche est à une heure en water taxi : pour amoureux de solitude uniquement !

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

Nous croisons aussi des pêcheurs locaux qui se déplacent à bord de barques à voiles chargés de petites pirogues. De jour les pêcheurs partent avec la pirogue et chassent au harpon autour de la pirogue, ils ramènent leurs pêches le soir au bateau mère et y dorment.

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

Nous retrouvons nos amis Jean-Louis et Denise de Lotus bleu, ainsi que Claude et Marie-Rose du cata Amaléo. Les soirées sont l'occasion de longues et passionnées tchatches et échanges d'infos à bord des bateaux, nous étions un peu en manque de cette vie sociale.

Vendredi 4 avril : le dernier ravitaillement date d'une semaine, j'ai péché quelques lambis mais nous sommes un peu à court de vivre, alors nous faisons route vers Placencia, le centre touristique et nautique du Sud du Belize. Des dizaines de voiliers sont au mouillage, la ville regorge d'hôtels, restaurants, bars, plusieurs supermarchés (tous tenus par des Chinois) et des vendeurs de fruits et légumes pratiquant des prix raisonnables : nous faisons une cure d'ananas, fruités, bien murs, énormes et peu onéreux. Placencia possède une autre curiosité inscrite dans le livre des records, la rue la plus étroite du monde : gentillet !

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

Les cartes météo prévoient une perturbation de Nord pour mardi soir et les jours suivants, nous adaptons donc notre plan de navigation à cette situation.

Dés lundi nous effectuons les formalités de sortie du bateau au port voisin de Big Creek, le port d'entrée administrative du Sud Bélize, port que nous rallions en water taxi. Parmi la trentaine de passagers, la plupart sont des plaisanciers ayant le même objectif que nous et c'est l'affluence dans les bureaux, heureusement bien organisés. Une fois ce problème réglé, nous essayons de faire remplir une bouteille de gaz. Nous sommes en panne depuis la veille, la dernière bouteille mise en service n'a pas tenu la moitié du temps habituel. Malgré la présence des plaisanciers et même d'une base de location de voiliers, impossible de faire remplir autre chose que des bouteilles à filetage norme US. Pendant quelques jours nous mangerons froid.

Le mardi nous faisons route au Sud pour nous réfugier dans New Haven une baie profonde, excellent abri pour le vent à venir....

Et il vient, le vent de Nord, violemment au passage d'un front, faisant effectuer au mouillage une rotation de 180 degrés. L'ancre n'a pas apprécié et elle décroche, Inoui commence à traverser la baie. Je précise qu'il fait nuit noire, qu'il pleut des cordes, que les rafales sont violentes, nous remontons le mouillage et essayons de revenir à l'abri de la mangrove, sans rien voir, juste guidé par le compas et le sondeur. L'ancre est remouillée, elle tient bien cette fois, redodo. Quelques heures plus tard, nouvelle bascule de vent, l'ancre ne décroche pas mais le fetch est important et le clapot désagréable. Nous changeons de place, encore une fois aux instruments, sans rien voir, mais sans pluie cette fois, c'est un peu plus cool, ; redodo.

Le lendemain nous irons mouiller dans une baie du Guatemala (bahia la Graciosa) non loin de l'estuaire du Rio Dulce, car des bascules de vent sont encore prévues mais avec des vents modérés. La nuit fut calme, heureusement, car le problème du jour est la rupture des vis de fixation de l'alternateur du moteur bâbord. On pourrait se passer de l'alternateur mais celui-ci est entrainé par la même courroie que la pompe du circuit de refroidissement. Le moteur est inutilisable, dramatique pour les manœuvres qui nous attendent dans les jours qui viennent. En effet, si une fois lancé, Inoui navigue bien avec un seul moteur, par contre à faible vitesse, comme c'est le cas dans une marina, avec une poussée sur une seule coque, Inoui tourne en rond !

Finalement après quelques heures passées dans la cale moteur, j'ai réussi à refixer sommairement l'alternateur et j'ai bricolé un petit palan comme tendeur de courroie. Parfois la courroie saute, mais en général elle reste en place pendant les quelques minutes nécessaires pour les manœuvres.

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

Jeudi 10 avril, après une dernière navigation au louvoyage parmi les cargos au mouillage, nous franchissons la barre du Rio Dulce. Bien que nous soyons à marée basse (le marnage est de 30 cm), il y aura toujours au moins 1,8 m de fond, suffisant pour Inoui, et nous mouillons devant Livingston, pavillon jaune de demande de clearance hissé.

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

Un peu plus d'une heure plus tard, une lancha dépose à bord 5 personnes souriantes qui nous serrent chaleureusement la main en nous souhaitant la bienvenue au Guatemala et se présentent : un représentant des Douanes, un de l'Immigration, un de la Quarantine et un de Port Authority. Le cinquième est Raul, le ship agent qui propose ses services à un tarif fort raisonnable, services que nous acceptons. Aussitôt tout le monde réembarque sans omettre de nous serrer la main une deuxième fois en nous souhaitant un bon séjour au Guatemala. Une heure plus tard, je vais payer chez Raul et je récupère tous mes papiers dûment tamponnés ; il n'y a pas plus simple, pas plus cher non plus ! Car si pour les trois premiers mois de séjour au Guatemala, le cout atteint déjà 120 €, je dois en plus, obtenir une extension pour la durée de l'hivernage d'Inoui soit 180 € à rajouter, notre record en frais de clearance !

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

Après une brève visite de Livingston, cette typique enclave Garifunda, nous remontons le Rio Dulce sur une vingtaine de miles. Le début du parcours est sinueux, encaissé entre des collines et falaises de plusieurs centaines de mètres de haut.

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

Les oiseaux sont nombreux et variés, la circulation est assez dense sur le Rio car Livingston et les autres villages ne sont desservis que par voie fluviale.

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

A côté des water-taxis et bateaux de service, naviguent des canoës avec des familles mayas ou des pécheurs mayas lançant habilement leurs éperviers debout debout dans une embarcation à fond rond de moins de 50 cm de large.

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

Du vendredi 11 au lundi 14 : la zone des marinas se situe à proximité du pont routier enjambant le Rio Dulce, nous mouillons devant Nanajuana, la marina où nous avons réservé et partons aux informations.

Jean-Claude, le manager, est overbooké, il est en retard pour les manipulations de bateaux, nous apprend qu'Inoui ne pourra pas être sorti le lendemain comme prévu mais en début de semaine suivante, qu'une place à quai sera disponible dans la soirée. Nous accusons une légère déprime, d'autant que le mouillage, Inoui et nous même, sont agités en tous sens par le passage incessant de bateaux à moteurs et même de jet-ski.

Nous partons à la découverte des possibilités locales dont le gaz. Chez le petit shipchandler, je trouve enfin ce que je cherchais depuis plus d'un an : un adaptateur de pas de vis US-européen : je vais pouvoir faire remplir nos bouteilles, mais le dépôt se situe dans une ville à une trentaine de km. Vu l'urgence, nous nous lançons dans l'expédition avec les bouteilles de gaz dans les sacs à dos et nous rejoignons d'abord Fronteras en touk-touk, puis nous prenons un bus en expliquant au contrôleur notre objectif. Un peu plus tard, je lui rappelle notre destination, pas de chance elle est dépassée. Un nouveau bus dans l'autre sens nous dépose face au dépôt où les employés remplissent nos bouteilles. De retour au bateau, nous dégustons notre premier café maison depuis 5 jours !

Le moral remonte d'autant que, finalement le site est très agréable, les oiseaux nombreux, un petit paradis affirme un voisin Québécois.

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

Une fois à quai, nous commençons à laver, rincer le bateau en vue de l'hivernage, une routine que nous pratiquons de longue date et finalement nous nous réjouissons que le grutage soit reporté de quelques jours, car sur le terre plein tout neuf, l'eau n'est pas encore disponible et en plus il fait moins chaud à flot.

Nous entrecoupons nos travaux par une visite à Fronteras, la ville proche, située sur l'autre rive du Rio, le trajet se fait classiquement en annexe, mais la brise thermique lève trop de clapot dans l'après midi, alors nous empruntons un touk-touk (1,5 € pour 2) nous étions 2 passagers au départ de la marina mais 5 à l'arrivée en ville.
La ville est principalement une rue bordée de commerces, débordants sur la chaussée, et cette rue est l'unique axe desservant la province du Petén, donc reçoit un trafic intense de gros camions et de bus qui essaient de se frayer un passage.

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

Les commerces de fruits nous intéressaient : un gros ananas bien mur pour 1 € , 3 grosses mangues pour moins d'1 € et des fraises denses et sucrées autour d'1 € le kg.... Ce pays doit être le paradis côté fruits. Je pense que nous allons nous régaler.

Mardi 15 avril : la sortie de l'eau est confirmée, mais auparavant il y a d'autres bateaux à mettre à l'eau dont un gros cata qui angoisse Jean-Claude, le manager. A juste titre, l'hydraulique du chariot de manutention ne parvient pas à le soulever, alors un cric est utilisé en appoint et des cales en bois doublent le soutien des vérins. Il manque quelques centimètres quand le moteur de la pompe hydraulique du chariot se met à fumer et refuse tous services. Je n'imagine plus Inoui à terre ce soir !

Le moteur est démonté, refroidi, nettoyé et finalement le gros cata est suffisamment levé pour être mis à l'eau, mais cette manipulation a quand même duré plus de 4 heures,

Du Bélize au Rio Dulce, Guatemala

En moins d'une heure, Inoui, léger comme une plume, est sorti de l'eau, bien calé sur le terre plein, nous sommes soulagés

D'autant que le lendemain matin nous quittons le Rio Dulce pour nous rendre en bus à Antigua, l'ancienne capitale du Guatemala afin d'assister aux cérémonies liées à la Semaine Sainte, cérémonies mondialement réputées.

Mais cela est une autre histoire.

D'autres photos sur Picasa en cliquant ici.

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L
Quelle expédition super bravo pour tout ce que vous faites Nous sommes a notre derniere etape en Italie et bientôt la Grece Amitié Michelle et Jean Michel
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