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Le blog du catamaran inoui

De la Martinique à Trinidad

5 Mars 2011 , Rédigé par cata-inoui.over-blog.com

Aurelie.jpgMardi 22 février, nous retrouvons Aurélie et Cyrille, pour une petite sortie en mer, avec comme objectif, St Pierre, qu'ils ne connaissent pas. Le vent est soutenu lors de la traversée de la baie de Fort de France, et Inoui file régulièrement à plus de 10 nœuds, malgré la voilure réduite. Le vent nous accompagne y compris le long de la côte sous le vent et nous atteignons notre objectif avec très peu d'appui moteur.

Au mouillage, bain, repas puis débarquement en annexe pour la visite commentée des ruines. Comme nous l'avions faite en petit train il y a quelques jours, nous étalons fièrement nos connaissances toutes fraiches. nous rentrons Le jour est tombé depuis longtemps lorsque nous rentrons à l'anse mitan, un peu de nav' de nuit avec du vent, cela secoue notre routine et leur fait découvrir des sensations nouvelles : ben non, yapas de projecteur à l'avant d' un bateau, on avance quasi à l'aveugle !

 

Mercredi, nous rejoignons Le Marin pour une escale ravitaillement, le vent souffle à plus de 20 nœuds dans la marina, je renonce à tenter de prendre une place avec pendilles par un tel vent de travers. Pas de bouée libre, nous mouillons dans des places dispos non loin des pontons et découvrons avec horreur que le fond est de vase molle, ce qui ne permet pas la tenue de l'ancre par ce vent. Gérard un vieux copain multicoquiste vient nous saluer et nous conseille de mouiller près du carénage où l'abri et les fonds sont meilleurs.

Bonne pioche, nous sommes un peu loin de la Marina et de ses services mais proches d'une zone commerciale avec laverie performante et de 2 supermarchés. Nous profitons de l 'après midi pour finaliser l'article du blog, les 2 dernières semaines étant tellement denses que je n'avais pas eu le loisir d'écrire ni de trier les photos. Jeudi, dès l'aube, lessives, douanes, courses et publication de l'article sur le blog, faire le plein d'eau au poste à essence (1,2 € les 100 L).

Le soir une succession de grains bien arrosés, nous fait renoncer à notre dernière tournée et nous restons au sec dans le bateau.

 

Vendredi, une dernière visite au cyber, les fichiers météos prévoient du Nord Est musclé jusqu'à dimanche. La direction est bonne pour notre route au sud mais ce ne sera pas tranquille.

De retour au bateau pour ramener l'ordi, nous dérapons. Certes le vent est monté d'un cran mais cela faisait 48 h que l'ancre tenait malgré les grains. Nous allons mouiller à ras de la mangrove, profitant au maximum de l'abri des arbres, cela tient et Marie-Noëlle peut finir les courses.

Nous partons en début d'après midi pour Ste Lucie, avec un vent de 30 nœuds. Nous prenons le deuxième ris dans la grand-voile et avec la trinquette nous filons à 9-10 grand largue. Trois bons mètres de creux dans le canal nous font parfois surfer et Rodney Bay est atteint en moins de 3 heures. Nous mouillons tout près de la plage par 3 m de fond de sable de bonne tenue. La nuit sera ventée mais sans dérapage, notre angoisse maintenant !

Cette baie est vaste , en arc de cercle, elle est assez fréquentée mais très plaisante, une bonne adresse à retenir, une fois lassés de Marigot Bay ou du racket des taxes du mouillage des 2 pitons !

 

CumberlandSamedi, nous prenons le temps de déjeuner avant le départ en raison de la mer agitée qui nous attend, et nous quittons le mouillage vers 7 h. Le vent rafale entre 20 et 30 nœuds, Inoui file bien pendant deux heures le long de St Lucie puis l'île nous dévente mais sans arrêter la houle qui en fait le tour. Après un peu de moteur , nous retrouvons un bon vent de 25 noeuds, Marie Noëlle reprend la barre pour mieux négocier les vagues. St Vincent nous accueille avec des grains à plus de 35 nœuds et de la pluie.. Nous décidons de renoncer à Bequay notre destination, car le mouillage sera rouleur vue la houle actuelle et les fonds sont considérés comme de tenue moyenne. A 15 h nous mouillons dans Cumberland Bay, avec 2 aussières arrière à terre et l'ancre, devant par 12 m de fond. L'île de St Vincent a une mauvaise réputation auprès des plaisanciers et peu de bateaux s'y arrêtent, nous sommes 8 dans ce mouillage superbe et tranquille. Le Boat Boy qui a passé l'amarre à terre a demandé 10 EC$ (3 €), nous achetons un ananas à un autre et sommes gentiment sollicités par les patrons des 3 restos locaux, sans insistance, vraiment une ambiance cool.

bapteme.jpg

 

 

Au spectacle du soir, nous assistons à un remake de la scène des baptêmes, du film O' Brother des frères Coen. Sur la plage, un groupe de femmes entourées de bougies, chantent et frappent des mains. Un prêtre trace des signes sur le sable nt psalmodint puis entre dans l'eau jusqu'à la poitrine bientôt rejoint par une des femmes dont il immerge la tête par 6 fois. Par respect, nous n'osons nous approcher et restons à bord à une trentaine de mètres de la scène. Sans doute une cérémonie Baptiste .

Autre fait du jour à noter, nous n'avons pas vu le soleil une seule fois, le ciel est resté gris nuageux toute la journée, d'habitude entre les grains on voit du ciel bleu, mais aujourd'hui, pas une culotte de gendarme !

 

 

 

Dimanche, grand ciel bleu et même planning que la veille avec une longue dévente sous St Vincent, ce qui nous permet de négocier en mer avec des pécheurs, un thon encore frétillant (50 EC$, 15 €), cela me console de mes échecs à la pêche à la traine, je n'ai rien sorti depuis que nous sommes aux Antilles.

Le vent se lève rapidement à 25 -30 nœuds, Marie-Noëlle reprend la barre et le bon thon nous suggère qu'une halte repas vers midi serait agréable. L'île d'Union n'est plus très loin et nous mouillons vers 13 h dans Chattam bay, fond de bonne tenue mais rafales assez fortes.

Deux steaks de thon cuits un peu rosés et une baignade plus tard, nous remettons en route et comme notre objectif n'est qu'à 10 miles, nous nous contentons de hisser la trinquette et sous ses 20 m² de voile (alors que la voilure de route d'Inoui, dépasse les 100 m²), nous avançons à 7 nœuds de moyenne. Vers 17 h nous mouillons à Carriacou, Tyrell bay, devant la plage par 3 m de fond de sable, il y a peu de rafales, la nuit s'annonce sereine.

L'ambiance dans ce mouillage est différente des précédents, pas ou peu de bateaux de location, pas de grosses unités, beaucoup de bateaux de plaisance un peu anciens, parfois pas habités : un havre de bourlingueurs, sans doute apprécié grâce à l'excellent abri de cette baie et la présence d'un trou à cyclone non loin, dans la mangrove.

 

5mats.jpgLundi, dernière étape d'une trentaine de miles pour atteindre St George, la capitale de Grenade, le vent est quasi arrière d'une vingtaine de nœuds, nous oscillons entre le grand largue et le vent arrière, trinquette en ciseaux sous pilote, une nav' de fainéants. Devant le port est ancré un cinq mats armé pour la croisière, avec comme port d'attache : Luxembourg. Je n'avais jamais envisagé une croisière au Grand Duché, va falloir que je révise ma géographie.

 

L'ancre est prête pour le mouillage dans le « lagoon », comme l'indique notre Bible Patuelli de 2009, mais des pontons ont envahi le site : welcome to Port Louis ! Plus de mouillage possible, une marina de luxe au sud et au nord, les pontons un peu branlants du Grenade Yacht Club. Devinez où nous nous amarrons ? C'est un bon choix, c'est le plus près des douanes (et hop 66 EC$, 20 € la clearance) et du centre et en plus il y a un wifi gratos.

StGeorge.jpg

 

 

 

 

Nous arpentons la ville, d'aspect très british, avec les écoliers (éres) en uniformes et cravates, les bâtiments en brique et les clochers old england. Sportive la reconnaissance, car le site est très pentu, pas de trottoirs et les voitures une fois dans une raide montée ne peuvent s'arrêter, la survie est dans l'esquive.

 

 

 

 

 

 

 

Mardi, je vais faire la clearance de sortie (valable 24 h) dès l'ouverture des bureaux et nous partons faire une reconnaissance au chantier d'estivage de St David au Sud Est de l'île. Et paf, nous revoilà bientôt avec 30 noeuds de vent pile poil de face avec la mer de circonstance, nous renonçons et entrons dans le premier abri sous le vent. Des abris qui ne manquent pas au sud de Grenade, la côte est profondément déchiquetée.

Seul défaut de Clarke's Court où nous sommes mouillés, l'entrée est délicate de jour entre les cayes et risquée de nuit, nous nous déplacerons le soir à Prickly bay dont la sortie sera facile.

Nous nous laissons séduire par une langouste d'un kg aux yeux doux, le pécheur inspire confiance avec sa balance et son prix d'emblée raisonnable et hop, pour 30 EC$ (9 €), elle sera cuisinée le soir même au grill !

 

Mercredi départ à 2 heures du matin, par une nuit sans lune avec comme objectif d'arriver à Trinidad avant la fermeture des bureaux de douanes et d'immigration et ainsi éviter les taxes d'over time. Les zautorités de cette république ont la réputation d'être très pointilleuses, déclarations dès l'arrivée sinon ennuis et/ou amendes, tenue vestimentaire digne d'un capitaine etc...

Il y a environ 80 miles entre Grenade et Trinidad et je suis heureux de me retrouver au large, loin d'une terre avec ses contraintes de vigilance. Nous ne croiserons que quelques plateformes pétrolières et 2 plaisanciers à l'arrivée. Sinon c'est un petit vent d'Est d'environ 10 nœuds qui propulse Inoui à 7-8 nœuds sous voilure de route, du bonheur ! Nous sommes ravis de voir à quelques miles de nous, la péninsule de Paria, pointe Nord-Est du Vénézuela, c'est à dire le continent sud américain.

Nous embouquons la petite passe de Monos au plus près de Trinidad et découvrons la baie de Chaguaramas : beurk !!!! Grosse activité de chantier naval (gros navires) avec la pollution qui va avec, la ligne de flottaison d'Inoui est noire de mazout !

Me voici chez les douaniers et autres policiers d'immigration les moins aimables rencontrés, grave bémol pour moi, Marie-Noëlle est restée surveiller le bateau alors que les autres équipages se présentent au grand complet. Une explication vasouillarde et sans doute pas comprise est acceptée, je peux déstresser, j'ai la clearance d'entrée sans surtaxe, juste les 50 TT$ (5,5 €) prévus !

Petite remarque culturelle : le dollar de Trinidad et Tobago (TT$, prononcer titi ) vaut environ 11 centimes d'€.

Nous prenons juste en face du chantier cible, une bouée mise en place par l'association locale de promotion des industries nautiques; à 30 TT$ (combien en € ???) la nuit !

Le lever matinal a vite raison de nous et zzzzzzzzzzzzzzz !

 

Jeudi, nous allons visiter le chantier Power Boat qui suite aux échanges de mail, avait notre faveur pour l'estivage. Cela a l'air sérieux, très pro et bien surveillé, avec douches, laverie, ship, foodmarket... un bon environnement. Nous prenons contact avec la direction dont le responsable technique « Don » qui assurera la sortie du bateau (le travel lift n'est pas assez large) avec un chariot adapté.

Bonne approche, Don est un passionné de cata. J'ai réalisé un croquis d'Inoui avec ses cotes, il les regarde en commentant : « easy, very easy..... » cela nous rassure ; rendez vous est pris pour le 21 mars à 16 h (non loin de la pleine mer).

Nous prenons un Maxi taxi (nom local du taxi collectif) pour Port of Spain, la capitale distante d'une vingtaine de km, avec comme objectif : des infos précises sur le carnaval. Nous errons d'Office de Tourisme fermé en réception d'hôtel de luxe puis carrément au ministère du Tourisme et enfin nous glanons quelques infos et le programme.

Au retour, nous apprécions un autre avantage du chantier : un bar resto agrémenté d'une terrasse avec vue sur la baie de Chaguaaramas et son activité et où la bière pression locale est agréable.

 

Carnaval1.jpgVendredi, comme il reste à régler pour nous le transport entre le bateau et la capitale lors du carnaval car tout sera fermé et les transports publics inexistants, la direction du chantier nous met en contact avec une agence locale spécialisée dans le transport des plaisanciers.

Nous réservons un tranfert pour mardi, principal jour du défilé, mais ne pourrons assister aux finales des élections des rois et reines des bands et calypso, toutes les places sont vendues depuis très longtemps.

Nous repartons à Port of Spain en Maxi taxi (5 TT$ le voyage ; 0,5 €) pour assister à la parade des juniors.

 

blindage.jpg

 

 

 

 

La ville commence à se blinder, des grilles sont ajoutées devant certains magasins et des planches de contreplaqué sont vissées sur les devantures.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

SteelbandNous trouvons notre parade en ville, ce sont surtout des écoles, les costumes sont variés, certaines chorégraphies élaborées et les danseurs motivés mais ce qui nous impressionne le plus, c'est le niveau sonore : les steels bands et autres percussions mais aussi un camion plein de baffles alimentées par un gros groupe électrogène. Il s'arrête près de nous, je sens ma cage thoracique se déformer au rythme des basses, cela en devient presque douloureux !

 

 

 

 

 

Carnaval2

 

 

 

Ensuite nous visitons le Queen's P

 

ark Savanah, le cœur du carnaval avec son village et son spot de spectacles avec des tribunes pouvant accueillir plus de 20 000 personnes, mais pas nous ! Retour après plus de 4 h de ballade en ville, et hop une pression au bar du chantier.....

 

 

 

 

 

 

 

Samedi, programme cool, nous assurons le ravitaillement avant la fermeture du week-end et des jours de carnaval et regardons les d éparts des trinidiens en week-end nautique.

Rack.jpgUne des activités du chantier Power boat est le port à sec des vedettes à moteur. Une centaine d'unités d'une dizaine de mêtres, chacune sur son chariot peuvent être mises à l'eau en quelques minutes à l'aide d'un tracteur. Et des centaines d'unités plus petites sur des racks de 3 ou 4 étages, selon la taille des bateaux, qu'un chariot élévateur muni de bras adaptés vient chercher comme de vulgaires palettes et mettre à l'eau en moins de 2 minutes. L'équipage monte à bord et démarre.

Depuis ce matin c'est un balai incessant avec le chargement type camping de week-end, des glacières, des caisses de bière, des sacs de vêtements et couvertures....Ils vont se beacher sur les plages des ilots voisins.

 

Bref une journée de repos pour nous avant quelques randos dans le parc national et la fièvre du Carnaval mardi.

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