De Curaçao à Bordeaux

Lundi 27 avril : la veille au soir comme depuis 5 semaines, j'avais envoyé un mail au manager du chantier demandant s'il pouvait reprendre son activité.... Et youpi ! Cette fois la réponse diffère :

Dear Dider,

Thank you for your mail. Tomorrow we are allowed to open again. But not to the public.

Yes we can haul out your boat this week. Wednesday okay for you or Thursday??

 Évidemment que nous sommes OK, et rendez-vous est pris pour la sortie de l'eau d'Inoui le jeudi 30 avril.

Une dernière balade baignade à notre plage préférée (depuis quelques jours la baignade est autorisée de 6 h à 9 h du matin et malgré l'heure matinale, les enfants dominent) et tout s’accélère.

Je trouve des billets d'avion pour le vol vers Amsterdam du samedi 2 mai, avec une correspondance à suivre dimanche pour Paris CDG. L'arrivée sera trop tardive pour prendre un des rares TGV vers Bordeaux : je réserve une voiture chez Hertz à l'aéroport .

Une dernière bonne séance de carénage, des adieux aux amis et après 45 jours ancré au même endroit (un record), Inoui quitte le mouillage de Spanish Water le mercredi matin, direction le port de Willemstad.

Le chantier s'est occupé des formalités auprès des ''Coast Guards'' et du '' Port Authority'' , de plus le pont flottant est en travaux, grand ouvert pour les bateaux, trop facile pour nous !

Les piétons eux traversent par un bac.

La vue des bâtiments du centre ville est superbe.

Marco et Atenea nos jeunes amis Italo-Ibériques, profitent du voyage et nous de leurs présences ; entre autres, ils nous aident à l'amarrage à Curaçao Marine.

Ce chantier est vraiment propre, le matériel est haut de gamme

et les employés hyper consciencieux : 

certes les tarifs sont un peu élevés (10% de plus qu'à Trinidad)

mais c'est justifié et rassurant.

Un bloc sanitaire correct, des machines à laver le linge, de l'eau et de l'électricité à proximité du bateau : tout le confort pour bien nettoyer le bateau et son équipage.

Nous mettons en place le taud qui recouvre la cabine d'Inoui et il me semble entendre ce dernier fredonner tristement :

Dis quand reviendras tu ?

Dis au moins le sais tu ?

Après notre départ, le bateau sera placé ''sous douane'' : il peut stationner à Curaçao le temps que durera l’impossibilité de naviguer librement, il ne sera pas soumis aux taxes d'importation (exigibles après 6 mois dans le pays).

Samedi 2 mai : drôle d'impression à notre arrivée à Curaçao Airport, quasi désert ; les ''duty free'' sont fermés avec les présentoirs recouverts d'une bâche noire : on se croirait dans une chapelle ardente, ambiance glaciale, aussi gaie que dans la salle d'attente d'un crématorium.

Le vol KLM vers Amsterdam s'effectue en Boeing 777 (315 places) avec à peine une centaine de passagers, il y a donc de l'espace entre chaque.

Par contre, le service à bord est minimal pour un vol de plus de 9 heures : un sac posé sur chaque siège avec des snacks, une pomme, de l'eau, un coca light (non échangeable contre une bière ou un rouge), puis une barquette de pâtes chaudes et pas de petit déjeuner avant l'arrivée vers 9h30 locales en Hollande.

Pas de contrôle particulier à la Police des frontières.

Amsterdam Schiphol, un des plus grands aéroports d'Europe, est aussi quasi désert avec une vingtaine de vols seulement prévus dans la journée ; seul un mini bar vend des cafés et des sandwichs

Ensuite, vol Air France vers Paris CDG en Airbus, moitié plein, tous les passagers sont masqués et des excuses servies chaudes remplacent la collation prévue.

A l'arrivée, la Police des frontières vérifie sommairement notre autorisation de retour en territoire français (remplie par nous même) et nous laisse rentrer sans difficulté sur notre terre natale.

La voiture de location nous attend pour le retour à Bruges : nous ne sommes pas gênés par les embouteillages, nous n'avions jamais vu le périphérique parisien aussi fluide (de quoi se plaignent-ils les Franciliens ??) et l'autoroute est pour nous seuls et quelques camions.

Aucun contrôle en route et arrivée at home dimanche soir vers 23 h.

 La voiture est restituée lundi matin à l'agence Hertz de l'aéroport de Mérignac (la seule ouverte à Bordeaux) ; je rentre à Bruges en vélo, pas le moindre contrôle ! Tant mieux, mais je ne trouve pas cela sérieux !

Nous démarrons notre semaine de confinement version française ; avec le remise en service de la maison, du jardin où tout a bien poussé, l'herbe en premier,

des tchatches avec les voisins à travers les clôtures, des contacts téléphoniques... cela va vite passer.

Et puis à partir du lundi 11, nous avons un peu plus de souplesse dans les rencontres et déplacements...

Ce sera notre vie dans les mois à venir, en attendant que les conditions redeviennent propices à d'autres navigations.

Quand ? Cela est une autre histoire.

PS : je viens de recevoir des news de Curaçao, le couvre feu est levé de 6h à 21h à partir du 8 mai, mais la frontière reste fermée. Les terrasses des cafés vont rouvrir, nous aurions peut-être du rester pour boire des cocktails bleus....

Mais soyez rassurés, nous avons importé l'essentiel !

Comments

[Shana]

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