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Le blog du catamaran inoui

Des îles Caïmans au Belize

30 Mars 2014 , Rédigé par cata-inoui.over-blog.com

Du samedi 15 mars au lundi 17 mars ; contrairement à ce qui avait été écrit dans l'article précédent du Blog, nous avons joué les prolongations à Gran Cayman. En effet le comité d'accueil Bélizois avait prévu des vents contraires de 30-35 nœuds (force 7 à 8) pour lundi soir. Si nous trainions un peu en route, nous rencontrions des conditions désagréables pour naviguer et franchir les passes de la barrière de corail.

Nous sommes retournés à Stingray city, toujours aussi animée et nous avons trouvé des mouillages dans le lagon, abrités des vents d'Est sous Starfish Beach ou Rum Point. Des noms sympathiques, où se trouvent des bars avec wifi que je captais du bateau, idéal pour surfer sur Internet, téléphoner via Skype et suivre l'évolution météo.

Des îles Caïmans au Belize

Rum Point tire son nom du naufrage d'un schooner ayant, entre autres, à son bord une cargaison de rhum. Les jeunes de l'île se sont empressés de remplir de nombreuses bouteilles du précieux breuvage qu'ils ont enterrées dans le sable. Ils revenaient le dimanche et eurent la boisson assurée pendant plusieurs années, le lieu a été rebaptisé en ce souvenir.

D'autres intérêts du lieu sont une eau turquoise et un fond de sable blanc tapissé de lambis, nous en faisons une cure et nous en emportons comme vivre pour la traversée. Parfois une raie vient nous rendre visite, je me baigne en leurs compagnies.

Des îles Caïmans au Belize

Le dimanche, de nombreux locaux viennent avec leurs vedettes et mouillent à ras la plage : ambiance familiale traditionnelle des dimanches caraïbiens, quoique avec peu de musique et moins d'alcool que dans d'autres îles.

Le lundi, la météo confirme un créneau correct pour un départ mardi matin, nous quittons le lagon pour George Town. Le vent est Sud-Sud-Est de 20-25 nœuds et Inoui tire ses bords vaillamment le long de 7 Miles Beach. Une fois la bouée prise à George Town, nous réalisons l'inconfort de ce mouillage dans ces conditions, la houle contourne le petit cap protecteur et secoue Inoui en tous sens. Les formalités de sortie sont rapidement effectuées ainsi que l'avitaillement pour quelques jours.

Des îles Caïmans au Belize

Par contre nous essuyons une déconvenue pour l'achat d'alcool, dans les magasins duty free bordant le quai des croisièristes.

Les prix sont hors taxe, avantageux, mais la vente n'est prévue que pour les passagers des paquebots auxquels on remet les bouteilles après leur réembarquement. Impossible de s’approvisionner pour un bateau privé, sauf à acheter par caisse de 12 bouteilles et passer par le bureau des douanes.

De retour à bord, nous ne pouvons que nous lamenter de l'ambiance shaker mais il est trop tard pour trouver un meilleur abri, la nuit ne va pas tarder à tomber, tant pis, elle sera vigoureusement et bruyamment bercée.

Du mardi 18 au jeudi 20 : dés les premières lueurs du jour, nous déradons. Le vent est travers, de Sud, d'une bonne vingtaine de noeuds, des conditions idéales pour Inoui qui file toute la journée un bon 8 noeuds d'abord sous voilure réduite, puis sous voilure de route lorsque le vent mollit. Par contre, les conditions sont un peu moins idéales pour l'équipage, car la houle de travers imprime des mouvements secs de tangage assez peu confortables. En plus nous nous heurtons à un reste de houle de Nord-Ouest lié au coup de vent sur le large du Bélize, la mer est donc confuse.

A la tombée de la nuit, le vent repasse Est en faiblissant encore, nous nous aidons d'un moteur pour maintenir une vitesse suffisante. En effet, nous n'avons que 385 miles à parcourir, mais l'arrivée sur le Bélize ne peut se faire que de jour pour franchir les passes dans la barrière de corail. A 7 noeuds de moyenne nous arrivons le jeudi soir, si la moyenne est inférieure, nous serons quitte pour passer une nuit de plus en mer, nous préférerions nous en dispenser.

Des îles Caïmans au Belize

Le confort à bord s'améliore, la houle d'Est venant de l'arrière ne génère plus que des faibles mouvements du bateau, et en dehors des quarts de veille, le repos est bon, nous apprécions les joies du large avec entre autres des superbes levers et couchers de soleil.

Le vent ayant légèrement forci, l'arrivée sur la passe devrait se faire dans l'après midi, cool, pas de troisième nuit, mais le soleil sera de face, donc avec peu de lisibilité des fonds, aussi nous prenons la décision d'aller mouiller dans l'atol de Turnefe, à une vingtaine de miles de notre objectif, mais à l'extérieur de la barrière corallienne côtiére.

A vue, nous contournons l'atoll par le Nord et entrons par la passe de Rendez-Vous Point ; peu après midi l'ancre est mouillée sous le vent d'une des îles. Inoui est seul dans cette partie du lagon.

En regardant la trace de la route que j'ai enregistrée, force m'est de constater que les cartes électronqiues sont fausses, décalées d'environ un demi mile vers l'Ouest, elles ne sont d'aucune utilité pour franchir des passages larges de 100 m. Heureusement j'ai le guide côtier de Freya Rauscher, assez précis avec des cartes papiers bien annotées, je vais naviguer à l'ancienne, je ressors et je dépoussière la règle Cras et le compas de relèvement.

Vendredi 21 : après une nuit de repos nous rejoignons Ambergris et franchissons la passe de San Pedro dans des conditions idéales : vent moyen et soleil dans le dos. Nous voici enfin à l'intérieur de la barrière de corail qui longe presque en continu la côte du Bélize et la protège.

Nous enchainons rapidement avec les formalités d'entrée et pour commencer un passage à l'Immigration : 3 formulaires à remplir et 100 $ Bélize de taxe, puis aux Customs : 4 formulaires et 50 $ Bélize de taxe, enfin la Quarantine : 2 formulaies et 20 $ Bélize de taxe mais avec en plus un reçu, pour une fois.

Des îles Caïmans au Belize

Les officiers de la port Autorithy ne pouvant se déplacer nous devons les rejoindre en taxi à l'autre bout de l'île : Ils remplissent eux mêmes les formulaires et nous taxent, avec reçu, de 190 $ Bélize pour 18 jours de séjour prévus. En incluant le prix du taxi nous venons d'être allégés de plus de 400 $ Bélize (environ 160 €). L'absence de recu nous laisse un goût amer de bakchich mais nous apprendrons plus tard que c'est habituel, du moins avec l'immigration et que la taxe perçue est conforme.

Des îles Caïmans au Belize

San Pedro est une ville très animée, véritable usine à touristes, avec hôtels, bars, agences, magasins de souvenirs. Les rues sont étroites et principalement parcourues par des voiturettes de golf, tellement nombreuses qu'elles créent des mini embouteillages.

Le mouillage est en plein vent, seule la houle est cassée par la barrière de corail, un léger clapot persiste mais surtout les vagues créées par le passage rapide de nombreuses vedettes à moteur rendent ce mouillage peu confortable.

Le samedi, nous déradons dès nos emplettes terminées, direction Cay Caulker en passant par une zone de bouées près de la barrière de corail où nous avons l'intention de nous arrêter. Déception, une fois arrivés sur zone, nous en sommes chassés par un garde de la réserve. Ces rusés Bélizois ont classé les zones de snorkeling les plus intéressantes en réserve marine avec droit d'accès qu'il faut acheter, à San Pedro dans le cas de cette zone et nous ne projetons pas d'y retourner.

Nous longeons le récif jusqu'à la limite Sud de la réserve, mais la barrière s'estompe et la houle passe par dessus rendant le mouillage délicat. Pas de snorkeling aujourd'hui, direction le mouillage sous le vent de Cay Caulker.

Grande surprise : une douzaine de voiliers dont plusieurs français sont au mouillage, la vie sociale inter-plaisanciers va reprendre, d'autant qu'à bord d'un des catas, Jean-Louis et Denise ont régatté contre Inoui il y a une trentaine d'années.

Des îles Caïmans au Belize

Peu de temps après, une flottille de catas de location vient mouiller dans la baie, ce sont aussi des Français, un des équipages nous invite à son bord. C'est un monde parallèle à celui des longs voil'yageurs : quinze jours de vacances, un vol vers une destination lointaine et exotique, donc chaque année une dizaine de jours de navigation dans des eaux nouvelles. Cet équipage est d'une délicatesse et d'une prévenance qui nous réjouissent, nous passons une agréable soirée.

Des îles Caïmans au Belize

A bord des catas aux longs cours, nous échangeons nos souvenirs de régates et de croisières. Jean-Louis st Denise sont dans la région depuis quelques années et nous fournissent de précieuses informations sur nos destinations futures, en particulier sur le Rio Dulce, notre objectif d'hivernage.

En effet le compte à rebours pour la sortie du bateau a commencé mais alors que je pensais ce probléme réglé depuis l'été dernier, je suis dans l'incertitude.

J'avais réservé une place à RAM Marina en versant un acompte de 300 $,(Ram était la seule marina pouvant sortir les bateaux et les stocker à terre) et j'apprends maintenant que Nanajuana, une marina voisine, vient d'aménager un terre plein et que ses prix sont nettement inférieurs. De plus des rumeurs laissent envisager qu'Inoui serait trop large pour être sorti à RAM marina, alors que le manager m'avait affirmé que c'était possible !...

Et effectivement, je lis sur le site anglais Noon, que la largeur du travelift de RAM marina ne permet pas de sortir Inoui.
Après quelques échanges de mails avec les deux marinas, mon acompte m'est finalement restitué (RAM devait s'équiper d'un chariot spécial cata mais cet achat ne s'est pas encoreconcrétisé et donc ne peut sortir Inoui), et j'obtiens une place à Nanajuana ... Frayeur rétrospective car si Nanajuana n'avait pas eu de place disponible, Inoui restait à flot pendant l'hivernage prochain. Petit détail non négligeable, nous gagnons 1400 $ sur la différence de prix !

Des îles Caïmans au Belize

Caye Caulker est agréable avec ses rues en sable et un sentiment d'indolence qui nous va bien. Après trois jours de farniente dans l'île et au mouillage, signe évident de Tropicalisation, nous quittons nos amis et cinglons vers la Sud afin de tenter d'obtenir une place dans le seul endroit où l'on peut laisser le bateau en sécurité près de Belize City : Cucumber marina, qui est installée dans un ancien port légumier (dont les concombres). Elle est saturée, principalement occupée par les bateaux assurant le service des paquebots qui mouillent face à Belize City, et quelques particuliers locaux, mais finalement nous sommes acceptés sous réserve que les propriétaires des places ne reviennent pas trop vite.

Et puis pas besoin de réveil matin, dés que le jour se lève, les navettes desservant les paquebots sortent en rang serrés après avoir fait ronfler leurs moteurs, générant moult bruits et vagues de sillage

Des îles Caïmans au Belize

Jeudi et vendredi : la marina est totalement isolée à 8 km de la ville, mais des bus passent toutes les demi heures et pour moins d'un Euro nous déposent en centre ville. Notre visite à Belize City le matin, nous laisse une impression mitigée. Nous y voyons quelques rares bâtiments en dur (banques principalement...) de belles maisons en bois de l'époque coloniale plus ou moins entretenues et beaucoup de battisses et cases rafistolées. Le pays n'est pas riche et la ville souffre régulièrement des cyclones. Bélize City n'est pas une belle ville mais elle est attachante et les habitants agréables. Le port de pêche est original, avec des voiliers équipés de plusieurs petits canots que chaque pêcheur utilise une fois sur zone.

Comme deux ou trois paquebots mouillent quotidiennement, une petite zone accueil et racolage est aménagée dans la zone portuaire, mais sans grands moyens

Des îles Caïmans au Belize

L'après-midi notre expédition vers le site Maya de Lamanai débute par un trajet en bus. Les bus de ligne du Belize sont des dérivés de School bus américain allongés, 60 places assisses, pas d'espace entre les sièges et zéro confort intérieur, mais ils roulent, sont fréquents et peu onéreux. Après plus d'une heure trente en position quasi foetale, nous arrivons à Orange Walk, gros bourg rural agréable où nous trouvons un hôtel, un tour opérator pour l'organisation de la visite du site et un bon resto, what else ?

Des îles Caïmans au Belize

Le lendemain matin, nous embarquons dans un canot à moteur et remontons la New River pendant près de 2 heures, avec parfois une halte pour admirer, un crocodile, des singes, des oiseaux, des lotus etc..

Des îles Caïmans au Belize

Notre groupe est petit (sept), et une fois arrivés au site de Lamanai, notre guide Maya nous amène aux pieds des pyramides ou demeures et nous fournit de nombreuses explications. Il est passionné, et avec force schémas et photos, il nous fait revivre le site de Lamanai et son évolution dans le temps.

Des îles Caïmans au Belize

Nous nous perdons un peu dans le déchiffrage du calendrier Maya et des symboles liés aux différentes ères Mayas, mais comme régulièrement de gros groupes passent au pas de course devant nous, nous nous estimons très chanceux avec le choix de ce tour operator et de son guide.

Des îles Caïmans au Belize

Le retour en barque aurait du se faire rapidement sauf que le moteur fait des siennes ; finalement nous sommes pris en charge par d'autres canots et regagnons Orange Walk puis ensuite Inoui à Cucumber marina, via deux bus archi bondés, fourbus mais ravis.

Le samedi 29 mars, j'essaie de négocier une journée de plus à la marina mais ce n'est pas simple : le propriétaire de notre place revient, nous devons encore déplacer le bateau, troisième place en 4 jours. Cependant nous pourrons préparer plus tranquillement la suite de notre programme découverte du Belize.

Mais cela est une autre histoire.

Plus de photos sur Picasa en cliquant ici.

Coucher de soleil sur le mouillage de Cay Caulker

Coucher de soleil sur le mouillage de Cay Caulker

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